[PEAK TV] : #4. The L.A. Complex : Hollywood, ton univers impitoyable

[PEAK TV] : #4. The L.A. Complex : Hollywood, ton univers impitoyable
La production télévisuelle américaine n’a jamais était aussi folle en termes de quantité, mais également de qualité. Malheureusement, dans cette déferlante, beaucoup de séries ne parviennent pas à avoir l’exposition qu’elle mérite. Pire encore, cette époque qu’on appelle la Peak TV semble ne pouvoir être dédiée qu’aux nouvelles productions, à tel point qu’on oublie que la série n’est pas apparue avec Netflix. Alors avec cette chronique, je vous propose de faire un pas de côté, délaisser les évidences pour mettre en lumière des séries moins connues, elles sont d’aujourd’hui ou pas, brèves ou pas, mais mérite votre attention.


[PEAK TV] : #4. The L.A. Complex : Hollywood, ton univers impitoyableThe L.A. Complex – Hollywood, ton univers impitoyable
Tout le monde — ou presque — se souvient d’Entourage, création HBO nous plongeant dans les coulisses du milieu hollywoodien. On pourrait presque la qualifier d’œuvre culte, ou en tout cas de série ayant marqué un certain nombre de spectateurs. Mais, voilà, je n’avais jamais vu le show, par conséquent il y a quelques mois de cela je me suis lancé dans l’aventure, pour la stopper quelques épisodes plus tard, en d’autres termes je n’ai pas adhéré. J’ai donc essayé de m’interroger sur les raisons ayant entraîné cette déception, bien sûr il y avait la série en elle-même, mais aussi, un souvenir, celui de The L.A. Complex.
Crée par Martin Gero, cette série canadienne, plus connue pour sa diffusion sur la chaîne américaine The CW, ne précéder pas Entourage, bien au contraire, elle lui a succédé. The L.A. Complex a débuté un an après la fin de la série de HBO, soit en 2012, et est doté de seulement deux saisons. Si les deux séries partagent un ADN commun, The L.A. Complex se veut plus soap que la volonté, très auteur, d’Entourage, pourtant derrière cet emballage vous allez découvrir une série sincère, audacieuse, glamour oui, émouvante aussi, attachante sans aucun doute.

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Tout débute au travers de l’arrivée à Hollywood d’Abby, aspirante actrice fauchée, dans un complexe réminiscence de la résidence de Melrose Place, elle va croiser des personnes comme elle, tentant de se faire une place. De Connor, beau gosse venant de décrocher un rôle dans un ersatz de Grey’s Anatomy à Raquel ex-teen star peinant a poursuivre sa carrière, la série regorge d’une belle galerie de personnages qui sont autant de portrait du rêve hollywoodien.
Le fait est que The L.A. Complex scrute avec intelligence ce qui se cache derrière les paillettes. Il est souvent question de job de figuration minable, on y voit le dérouler d’un casting, les romances factices pour satisfaire les paparazzi; mais également — et c’est peut-être l’intrigue la plus forte de la série — l’homosexualité dans le milieu hypervirilisé du rap. Tout cela tisse une toile qui crée une cassure entre ce que l’on voit à l’écran et la réalité des sujets traités, l’apparence — part importante du show — est trompeuse. Quand on lance le premier épisode, on n’attend rien de plus de la part de Martin Gero et ses scénaristes qu’une série divertissante, celle qu’on aime déguster en plein été. Pourtant, on finit par être surpris par la profonde de ses personnages, leurs complexités — pour la plupart, mais également l’intelligence des intrigues.

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Car, The L.A. Complex a su se montrer audacieuse. C’est comme cela que des sujets aussi délicats que la Scientologie, les cures de rehab, le suicide ou l’industrie du porno sont abordés. Tout en liant cela a des préoccupations plus terre à terre pour que le spectateur puisse s’identifier aux personnages, problème d’argent, vie amoureuse chaotique, relation conflictuelle, amitié…
Au fond, la vraie force de The L.A. Complex est dans son ton, ne se donnant jamais de grand air, elle séduit par sa simplicité, surprend à cause de cette simplicité. Elle cultive un équilibre entre légèreté et gravité, certains personnages, comme Nick, comique en devenir s’implantant comme un héritier de Seth Cohen (Newport Beach). Bien sûr, tout ne fut pas parfait, elle a parfois fait bifurquer ses intrigues sans prévenir, la valse des personnages a fait autant de bien que de mal a la série; certaines storylines ont étaient plus survolés, d’autres moins passionnantes, mais tout ce qu’elle a pu donner, elle l’a donné avec cœur. À ce titre, la dernière phrase de la saison 2 la représente bien : « We made something ».
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Alors, je ne peux mentir, sa fin n’en est pas vraiment eu, et certaines storylines resterons a jamais en suspens, mais je ne peux que vous exhorter a la visionner. Parce qu’elle mérite d’être aimée, parce qu’elle va vous emporter dans son univers, vous donner envie d’habiter dans ce complexe miteux et qui pourtant respire la vie, parce qu’elle a cette humilité qui la rend grande. 

Thibaut Ciavarella