Terreur à Silver City

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Terreur à Silver City » de Byron Haskin.

« Mon nez s’allonge dès qu’il renifle l’odeur de la pourriture. Alors ne viens pas mettre le tien dans mes affaires ! »

Dans une ville minière de l’Ouest, RR Jarboe contrôle une grande partie des filons exploités par d’honnêtes prospecteurs. Ainsi, Dutch Surrency et sa fille Candace doivent lui verser d’importantes commissions à prélever sur leur petite concession. Ils apprennent que Larkin Moffatt, un ingénieur en exploitation minière, s’est installé en ville. Or, Jarboe voit en lui un danger potentiel.

« Le fait qu’on soit un escroc ne veut pas dire qu’on fasse mal son travail »

Après avoir exercé divers métiers au sein des studios hollywoodiens depuis le début des années 20 (cameraman, scénariste, producteur), Byron Haskin passe à la réalisation dès le début des années 40. Réalisateur de séries B plutôt prolifique, son nom restera surtout associé aux films de science fiction (« La guerre des mondes », « De la Terre à la Lune ») et aux films d'aventures exotiques (« Le roi des îles » avec Burt Lancaster, « Quand le Marabunta gronde » avec Charlton Heston, « Le pirate des mers du sud », « L'ile au trésor »). Ce qui ne l'empêcha pas de s'essayer, de façon assez marginale, au genre du western. Avec en tout et pour tout un corpus de trois films tournés à la suite entre 1951 et 1952 et tous portés par l'acteur Edmond O'Brien : « Le sentier de l'enfer », « Terreur à Silver City » et « Les rivaux du rail ». Sorti en France sous le titre initial « La ville d'argent », « Terreur à Silver City » est une adaptation d'un roman de Luke Short (auteur qui inspira également les westerns « La vallée de la vengeance », « Ton heure à sonné » ou « Femme de feu ») dont l'originalité repose sur le fait qu'il prend comme cadre la prospection minière, assez peu représentée dans les westerns.

« Ce n’est pas du vol. Sauf s’il me menace avec un revolver. »

Cela donnera lieu à un sombre jeu de rivalités entre le héros (qui exerce l'inédite profession de chimiste pour analyser la potentielle richesse des gravats qu'on lui apporte), son ancien associé qui l'accuse de vol et le grand propriétaire terrien du coin qui veut exproprier un petit exploitant pour mettre la main sur son filon. Sur une trame assez classique, le réalisateur parvient à construire un western de série B plutôt agréable, mêlant humour (l'exfiltration des mineurs fortement éméchés du saloon) et quelques bonnes scènes d'action (la course-poursuite finale dans la scierie notamment, qui se révèle originale et bien rythmée). Surtout, le scénario a la bonne idée d'éviter tout manichéisme en redistribuant les cartes en cours de route, le méchant du début se révélant un homme valeureux quand son ex-associé, d'apparence si vertueuse se révèle au final assoiffé par la jalousie aveugle et par un désir de vengeance. Seule l'austérité d'Edmond O'Brien, qui campe ici un antihéros un peu terne et pas très charismatique, est de nature à dérouter quelque peu le spectateur. Heureusement, la pétulance de sa coéquipière Yvonne De Carlo permet un peu de contrebalancer ce point négatif. Une série B plutôt agréable et de facture honnête. Sans pour autant qu’elle soit mémorable.

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Le DVD : Le film est présenté dans une version restaurée, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Patrick Brion (8 min.).

Edité par Sidonis Calysta, « Terreur à Silver City » est disponible en DVD depuis le 28 mars 2019.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.