Synopsis :
John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l'intérieur même de l'Hôtel Continental. " Excommunié ", tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.
L'univers aux règles très stricte de Chad Stahelski s'agrandit ; une nouvelle organisation secrète internationale ainsi que des nouveaux personnages hauts en couleurs, dans un style unique de plus en plus abouti.
John Wick Parabellum reprend quelques minutes là où nous l'avons laissé dans le précédent opus. John, parcourant les trottoirs inondés de New York d'une démarche claudicante, son nouveau chien à ses côtés et tous les assassins du monde à ses trousses
Soyons clair dès le début, John Wick Parabellum repousse les limites de la saga entamée en 2014, mais surtout, John Wick repousse les limites du film d'action.
Pourquoi l'univers de John Wick est-il une réussite ?
D'une part, car la saga parvient à se créer une puissante identité stylistique, nous pénétrons dans la "Rolls" du monde de l'assassinat internationale, avec ses codes et ses règles stricts (que John se permet de transgresser évidemment dès que le scénario l'exige). D'autre part, car nous sommes dans un film qui aime le cinéma et qui parvient à faire quelque chose de rare pour une oeuvre de genre ; se parfaire dans l'autodérision tout en rendant crédible et prenante l'action qui s'y déroule ;
L'autodérision est un ingrédient indissociable de la saga, car John Wick ( Keanu Reeves) comme tout héro de film d'action, conserve un certain avantage contre les méchants environnants, étant donné qu'il est le personnage principal du film ; ses chances de mourir sont donc relativement faible. Mais le film va plus loin ; jouant du portrait de l'homme d'action indestructible, le réalisateur s'amuse également à le laisser savoir aux autres personnages ; aux méchants particulièrement. Dans John Wick Parabellum, nous arrivons donc à l'apogée d'une autodérision, où des ennemis vont carrément montrer leur admiration pour le héros, avant de tenter de lui planter une hache dans la tête où de lui tirer une balle entre les deux yeux : "nous allons nous battre M. Wick, mais tout d'abord je tiens à vous dire que je suis fan de vous." Cocasse vous avez dit ? Efficace en tout cas, car cela fonctionne.
Une nouvelle fois les scènes de cascade "John Wickestte" sont au rendez-vous, mais peut-on seulement encore parler de "cascades" à un tel niveau d'exécution et d'audace ? Les personnages jouent des armes et du poings, mais on y voit pour Chad Stahelski une façon d'écrire sa propre histoire ; les crânes explosent et les corps implosent dans un ballet de sang et d'éclats de verres, chorégraphié avec virtuosité.
Le réalisateur semble constamment chercher l'inconfort et parvient à donner à chaque scène de combat son propre langage et son propre rythme. Stahelski tient à montrer sa plus grande qualité, qui est sensiblement la même que son héros, l'adaptation.Se battre avec un livre ? Pourquoi pas ; Jouer l'estoc sur une moto lancée à 120 km/h ? Certainement ; Joindre des chiens à la partie en tant que mordeurs de testicules ? Allons-y, mais ajoutons quelques chevaux dans ce cas. Vous l'aurez compris, l'imagination du réalisateur, cascadeur (ancienne doublure de Keanu Reeves sur la trilogie Matrix) ne semble pas connaître de limite en la matière. John Wick est la preuve que l'absence d'un oscars des meilleures cascades, est peut-être la chose la plus navrante à ce jour.
Côté casting, les personnages régnants sur leur secteur respectif seront encore au rendez-vous, Laurence Fishburne (Matrix, Mystic River)en guide/maître des volatiles urbains, Lance Reddick en maître d'hôtel charismatique, Ian McShane en directeur érudit du continental, qu'il dirige d'une main de fer depuis quarante ans. Mais également de nouveaux visages, arrivant avec leur règles et leur propre style, Halle Berry en directrice du continental marocain, est tout simplement fabuleuse, mais également Mark Dacascos en maître d'arme à l'humour grinçant.
John Wick est comme à son accoutumé ; calme, humble, mélancolique et extrêmement dangereux. Côté rythme, le film ne chôme pas, le pauvre John n'ayant que brièvement le temps de souffler en se voyant cumuler les affrontements s'en prendre la peine de s'asseoir ou de boire un verre d'eau ; un surhomme, nous vous l'avions dit.
Une chose est sûr, on s'éclate devant John Wick, pour la troisième fois et surement pas la dernière. Affaire à suivre.