Au royaume des pourris
Difficile à suivre, histoire d'un royaume aux intrigues tortueuses
Pourquoi « difficile à suivre » ? Tout d’abord, physiquement, un rythme effréné de bout en bout mis par Rodrigo Sorogoyen qui est collé aux basques de son personnage principal, un politicien véreux, durant 2h10. Et pour ce bougre, les heures sont comptées pour construire sa défense ; donc peu de sommeil et beaucoup de contacts et de mouvements pour trouver une solution pour s’en sortir. Et plus le temps passe, plus les solutions envisageables deviennent risquées et hors la loi. D’où la lente descente aux enfers pour ce politicard espagnol donnant un thriller politique ultra tendu. « Difficile à suivre » aussi, car beaucoup de personnage gravitent autour du ripou et que, surtout, les affaires de corruption ne sont pas clairement explicites et que l’on ne comprend pas bien les faits reprochés qui conduisent à une instruction pour malversation, corruption,… Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas le vrai sujet du film. Ce n’est pas un film dossier. Sorogoyen parvient à nous mettre du côté de ce politicien pourri, car on comprend très vite qu’il n’est qu’un maillon d’un système de corruption organisé. Il pourrait s’en sortir par le haut en acceptant la main tendue par son parti, mais c’est bien là un des nerfs de la guerre ; il faudrait renoncer à faire carrière, s’expatrier et endosser le chapeau pour tous (çà ne vous rappelle pas un premier ministre de la chiraquie expatrié au Canada durant deux ans). Mais l’orgueil le pousse à vouloir sauver sa tête par tous les moyens et à lever le voile sur sa culpabilité relative. Mais qu’il est maladroit, qu’il est loin de ces politiciens machiavéliques, car lui se croit intouchable ; alors une fois isolé dans ce nid de serpent, la paranoïa devient croissante et ses tentatives infructueuses pour s’en sortir donnent lieu à des scènes burlesques. Un vrai film uppercut à la Scorcese dans lequel le spectateur finit par prendre faits et causes pour ce que le citoyen lambda déteste le plus : le politicien véreux. Incroyable. Seulement la scène finale dans laquelle Sorogoyen pourrait jouer la facilité et mettre l’accent sur le rôle d’influenceur des medias auprès de la population (eux-mêmes complices d’un système) se révèle bien plus maline et puissante. A voir absolument, un grand film à tiroir de 2019… avec une énergie folle.
Sorti en 2019
Ma note: 19/20
Difficile à suivre, histoire d'un royaume aux intrigues tortueuses
Pourquoi « difficile à suivre » ? Tout d’abord, physiquement, un rythme effréné de bout en bout mis par Rodrigo Sorogoyen qui est collé aux basques de son personnage principal, un politicien véreux, durant 2h10. Et pour ce bougre, les heures sont comptées pour construire sa défense ; donc peu de sommeil et beaucoup de contacts et de mouvements pour trouver une solution pour s’en sortir. Et plus le temps passe, plus les solutions envisageables deviennent risquées et hors la loi. D’où la lente descente aux enfers pour ce politicard espagnol donnant un thriller politique ultra tendu. « Difficile à suivre » aussi, car beaucoup de personnage gravitent autour du ripou et que, surtout, les affaires de corruption ne sont pas clairement explicites et que l’on ne comprend pas bien les faits reprochés qui conduisent à une instruction pour malversation, corruption,… Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas le vrai sujet du film. Ce n’est pas un film dossier. Sorogoyen parvient à nous mettre du côté de ce politicien pourri, car on comprend très vite qu’il n’est qu’un maillon d’un système de corruption organisé. Il pourrait s’en sortir par le haut en acceptant la main tendue par son parti, mais c’est bien là un des nerfs de la guerre ; il faudrait renoncer à faire carrière, s’expatrier et endosser le chapeau pour tous (çà ne vous rappelle pas un premier ministre de la chiraquie expatrié au Canada durant deux ans). Mais l’orgueil le pousse à vouloir sauver sa tête par tous les moyens et à lever le voile sur sa culpabilité relative. Mais qu’il est maladroit, qu’il est loin de ces politiciens machiavéliques, car lui se croit intouchable ; alors une fois isolé dans ce nid de serpent, la paranoïa devient croissante et ses tentatives infructueuses pour s’en sortir donnent lieu à des scènes burlesques. Un vrai film uppercut à la Scorcese dans lequel le spectateur finit par prendre faits et causes pour ce que le citoyen lambda déteste le plus : le politicien véreux. Incroyable. Seulement la scène finale dans laquelle Sorogoyen pourrait jouer la facilité et mettre l’accent sur le rôle d’influenceur des medias auprès de la population (eux-mêmes complices d’un système) se révèle bien plus maline et puissante. A voir absolument, un grand film à tiroir de 2019… avec une énergie folle.
Sorti en 2019
Ma note: 19/20