Dernier tour de piste pour les X-Men qui doivent faire face à la menace culte du Phénix Noir. Un conclusion à la hauteur de la saga mutante qui a maintenant 19 ans ?
Et pour l’occasion, Simon Kinberg va revisiter l’arc culte du comics, celui du Phénix Noir. Ou comment Jean Grey va devenir la menace la plus difficile à combattre pour les X-Men. Un arc qui avait été déjà raconté comme une histoire secondaire dans le très oubliable Affrontement Final qui scénarisait déjà Kinberg. Voulant faire amende honorable et redonner se lettre de noblesse à cette adaptation de l’arc, il retente sa chance.
Et cette fois, les choses s’annoncent un peu plus fidèles au comics puisque le film commence avec les X-Men allant dans l’espace pour secourir une navette en mission. C’est à ce moment là que ça tourne mal et que Jean est investie par la force du Phénix. Une puissance qu’elle ne comprend pas et qui va l’amener à s’éloigner des X-Men en redécouvrant une bribe de son passé et se rapprocher de la représentante d’une race extra-terrestre.
Jean est donc au centre du récit. Cette fois le conflit ne sera pas face à une menace externe mais bien au sein du groupe, ce qui resserre la dramaturgie et a de quoi approfondir un peu les personnages que l’on n’a fait qu’entre apercevoir dans X-Men Apocalypse, sans qu’ils n’arrivent toutefois à avoir le charisme de leurs prédécesseurs. Il y a même des ébauches d’idées plutôt intéressantes, que ce soit du côté de Xavier, dans ce qui va ramener Magneto sur la route de X-Men, ou même un début de cohabitation fragile entre humains et mutants ou encore un côté secte mystique alien. Les pistes sont là.
Cependant, Simon Kinberg reste égal à lui-même et son récit manque d’ambition et de finesse. Les dialogues sont ainsi d’une pauvreté absolue et même tout le talent des comédiens ne pourra pas y faire grand chose (même si l’on sent bien que Jennifer Lawrence et Michael Fassebender n’en ont plus grand chose à faire).
Et c’est la même chose devant la caméra. Kinberg est aussi bon cinéaste qu’il est producteur et scénariste, c’est à dire qu’il n’a rien à offrir. Visuellement le film est d’une pauvreté absolue et d’un manque total d’ampleur. On sent bien que tout a été filmé en studio ou en tout cas à une échelle réduite, si bien que l’on ne voit pas où est passé le budget hormis dans quelques rares jolis effets. D’ailleurs il n’arrive pas non plus à gérer la tension et le suspense du film si bien que tout se déroule sans que l’on ne s’implique vraiment dans le sort des personnages.
C’est dommage que tout cela manque à ce point de savoir-faire quand on sait l’attachement que l’on peut avoir avec Cyclope, Tornade et compagnie. Cela dit, cette fois nous n’avons pas l’affront de voir un personnage mourir hors champs en moins de 10 minutes de film ou de méchant visuellement horrible comme l’ont proposé l’Affrontement Final ou Apocalypse. On pourra aussi sauver quelques séquences comme l’ouverture ou encore cette attaque de train qui permettent de voir les capacités de nos héros.
Mais c’est tout de même une sortie vraiment par la petite porte pour la saga héroïque qui avait inauguré l’ère des super-héros à Hollywood. Il ne reste donc maintenant plus qu’à voir comment Marvel Studio remettra les mutants sur le devant de la scène dans quelques temps.