Cette fois il n’aura même pas fallu attendre 1 mois pour découvrir la Palme d’Or du Festival de Cannes. Le Parasite de Bong Joon Ho est déjà sur les écrans et c’est vraiment un régal.
Enfin … 12 ans après s’être fait remarqué avec un grand prix du jury à Cannes avec Old Boy, le cinéma coréen a droit à sa Palme d’Or. Et c’est l’un de ses meilleurs représentant qui l’emporte : Bong Joon Ho. Celui qui a été repéré avec Memories of Murder, qui a explosé à l’international avec Snowpiercer, qui est allé à Cannes sous bannière netflix avec Okja a donc remporté l’un des prix les plus prestigieux du cinéma, avec l’approbation de la critique, et sans doute à venir celle du public.
Car comme le japonais Une Affaire de Famille récompensé l’année dernière, Parasite nous fait vivre aux côtés d’une famille d’arnaqueurs. A ceci près que si Kore Eda abordait comme d’habitude le sujet avec une certaine délicatesse, le coréen n’y va pas avec le dos de la cuillère et s’embarque directement dans la satire sociale.
On commence avec la famille de Ki Taek qui vit par petits moyens en vénérant le dieu wifi du fin fond de leur entresol avec vue sur les mecs bourrés qui pissent dans la rue. Jusqu’au moment où notre jeune faussaire a l’opportunité de s’incruster dans une riche famille pour donner des cours d’anglais. Petit à petit il va embarquer toute sa famille dans l’arnaque jusqu’à ce qu’un coup de théâtre vienne tout bousculer.
Parasite est donc une véritable satire du système social coréen (mais qui peut facilement s’étendre au monde entier) montrant d’un côté l’ignorance des riches et la folie que ça entraîne chez les classes sociales basses, tout en mentionnant également les oubliés du système. Avec un humour noir et violent qui fait toujours mouche, on embarque dans ce jeu de manipulations avec un certain délice tant toute l’écriture fonctionne bien. Les caractères des personnages, les dialogues, les rebondissements sont un vrai délice à chaque instant pour ce presque huis-clos social qui fait divertir autant qu’il fait réfléchir.
La satire sociale coréenne au sommet
Et en plus de cette histoire impeccablement écrite, il y aussi la forme qui est particulièrement bien travaillée. Bong Joon Ho met en scène son histoire avec une précision d’horloger. Travelings, ralentis, choix judicieux des cadres, lumière tamisée, tout est là pour faire son effet comique ou dramatique et apporter de la consistance à chaque instant à à l’entreprise, donnant à Parasite, en plus de sa drôlerie, une superbe classe.
Il en résulte donc une superbe satire, qui ne réinvente certes pas le genre, mais a suffisamment de choses à raconter tout en convoquant les meilleures choix de cinéma pour provoquer l’adhésion si ce n’est l’admiration, et ce, pour tous les publics. Voilà donc enfin une palme qui va réconcilier tout le monde, professionnels et amateurs, public et critique, orient et occident, cinéma populaire et élitiste. Bref, le parasite du cinéma qui va s’incruster partout cette année.