Quelle déception, après l’enthousiasme devant les deux précédents de Philippe Faucon, révélé avec le très documenté « La désintégration » et consacré avec le magnifique et solaire « Fatima » (César du meilleur film en 2016).Toujours armé de ses intentions humanistes et de son style naturaliste, il s’intéresse ici au quotidien de ses hommes africains venus en France pour travailler afin de faire vivre leur famille restée au pays voire tout un village. Adepte du film court et concis, dès le premier quart d’heure, on comprend qu’il maitrise le sujet : solitude, précarité, soumission, déracinement,… Au point que la partie française fait figure de catalogue, l’écriture pêche souvent par un côté didactique et démonstratif et une mise en scène au diapason, la finesse de « Fatima » est absente ici ; et conséquence, les personnages peu attachants. La partie africaine parvient au moins à donner un second souffle à un film inabouti. Trop de bonnes volontés, le message fort que je retiens du film est le combat contre le mythe du migrant heureux de tout quitter pour prendre le boulot des locaux avec une volonté ultime de s’installer définitivement en Europe. Déçu car maladroit et sans trop d’émotion.
Sorti en 2018
Ma note: 8/20