Après les aventures épiques des Avengers face à Thanos, la phase 3 du Marvel Cinematic Universe a le droit à son épilogue via le personnage de Spider-Man. Un point final qui a la même portée que le précédent volet des aventures du monte-en-l’air : anecdotique.
Après être rentré à la maison grâce au Snap de Tony Stark à l’issue d’Engame, Peter Parker a donc repris le cours de sa vie, en allant à l’école, retrouvant ses camarades et sa tante, et jouant les super-héros à l’occasion, tout en pleurant un peu Iron Man quand il en a le temps…. jusqu’à ce que sa classe embarque pour un voyage scolaire pendant lequel il sera embarqué dans une lutte contre les « élémentaux » aux côtés de Nick Fury et Mysterio.
Jon Watts est donc de retour après Homecoming et n’a toujours pas compris grand chose à la dramaturgie de Spider-Man. Ainsi, son film désamorce dès le début la mort de Tony Stark avec un hommage assez honteux. Et tout le film va ainsi traiter toute notion de drame ou de révélation par dessus la jambe. Il s’est passé 5 ans ? Pas grave, les camarades de Parker avaient aussi disparus et la vie reprend comme si de rien n’était… Tony est mort ? On s’en fiche, on veut juste voir Happy et Tante May flirter … Oncle Ben ? Toujours pas d’évocation … MJ qui découvre l’identité secrète de Peter ? Oh, pas grave … Mysterio qui …
Vous l’aurez compris, on se fiche royalement de toute forme de progression logique et dramatique du personnage malgré tout son vécu. Pire que cela, il n’apprend jamais rien et se révèle plus naïf que jamais. Alors que les spectateurs savent bien que Mysterio est l’un des vilains légendaires de Spidey, le scénario tente en vain de le faire passer pour un gentil jusqu’à une révélation éventée. Et comme en plus Jake Gyllenhaal est en sous-régime, le vilain peine à gagner en envergure.
Il reste toutefois la seule occasion de trouver quelques atouts au films. En effet à partir du moment où son identité et son but sont révélés, nous avons non seulement le droit à quelques scènes d’illusions assez réussies, mais en plus à une modernisation habile du concept de ce bad guy.
Pour le reste, le film se cantonne à un simple téléfilm pour teenagers sans grande envergure côté réalisation, et avec des intrigues plus que simplettes autour des personnages. Heureusement, les rares moments où les doutes de Peter Parker et son envie de rendre hommage à Tony Stark fonctionnent plutôt bien, notamment lorsqu’on décèle enfin une once de génie en lui quand créé son propre costume.
Pas déplaisant et moins boulet que Homecoming, ce Spider-Man Far From Home est donc un petit divertissement estival rafraîchissant par moment, mais qui n’apporte rien au personnage (on parie que la révélation de la première scène post-générique va vite être évacuée ?) ou à l’univers Marvel au cinéma.