Adapté du comics book éponyme (1990) de Lowell Cunningham, les droits sont acquis dès 1992 par les producteurs Walter F. Parks et Laurie MacDonald (en couple dans la vie), amis de Steven Spielberg et associé chez DreamWorks. Dès le lancement du projet les producteurs ont voulu confié la réalisation à Barry Sonnenfeld après avoir beaucoup apprécié sont travail sur ces premiers films "La Famille Adams" (1991) et "Les Valeurs de la Famille Adams" (1993). Un soucis de planning, et le fait que Sonnenfeld était le premier choix il aura fallu attendre quelques années. Le scénario est confié à Ed Solomon "Super Mario Bros." (1993) de Rocky Morton et Annabel Jankel, en association avec l'auteur originel Lowell Cunningham mais, alors que le comic book est sombre et violent le film est vu comme une comédie parodique. De plus, lorsque Sonnenfeld arrive sur le projet il change un paramètre fondamental puisque l'histoire devait se dérouler en majorité sous terre dans des états du middle west et que le cinéaste a préféré situer le récit à New-York : "J'ai le sentiment que si des extraterrestres débarquent un jour sur notre planète, c'est là-bas qu'ils se sentiront le mieux : ils pourront se fondre dans la population de la ville, au milieu des gens qui ressemblent aux-mêmes à des extraterrestres - qui en sont probablement... Ce qui est formidable avec New-York, c'est que lorsqu'on s'y promène, on découvre des bâtiments, des choses dont on ne comprend pas pourquoi elles sont là. On peut facilement en rire, exactement comme on peut prendre certains de ses habitants pour des extraterrestres."...
Par là même, il faut rappeler que les Hommes en Noir sont inspirés de faits réellement relatés par des témoins ufologues ! Sonnenfeld enfonce d'ailleurs le clou : "Ce qu'il y a d'étonnant avec ce film, c'est que finalement quand on y réfléchit, il y a assez peu de chances pour que nous soyons seuls dans l'univers. Il y a encore moins de chances que nous soyons les plus évolués, il est complètement possible que des extraterrestres soient déjà venus, et pourquoi ne seraient-ils pas restés ? Je n'arrive pas à croire que personne ne soit au courant. Si ça se trouve, cette agence existe. Que vont penser les MIB et les extraterrestres de notre film ?"... Nous voilà donc dans une métropole, capitale mondiale des extraterrestres immigrés sur Terre. L'agent K est le meilleur agent des MIB et il recrute le jeune agent J alors qu'une nouvelle menace se profile... Les deux agents sont respectivement joués par Tommy Lee Jones qui est alors dans une décennie faste avec "Le Fugitif" (1993) de Andrew Davis, (1994) de Oliver Stone et "U.S. Marshall" (1997) de Stuart Baird, puis la nouvelle coqueluche de Hollywood Will Smith qui atteint les sommets avec les blockbusters (1995) de Michael Bay et "Independance Day" (1996) de Roland Emmerich. L'atout charme est dévolue à Linda Fiorentino qui vient d'atteindre un statut de star après ses rôles sulfureux dans "Last Seduction" (1994) de John Dahl et "Jade" (1995) de William Friedkin. Et le méchant incarné par Vincent d'Onofrio révélation de "Full Metal Jacket" (1987) de Stanley Kubrick et qui a la particularité d'avoir incarné le personnage de Bill Newman dans "JFK" (1991) de Oliver Stone et "Malcolm X" (1992) de Spike Lee... Le début est un peu facile avec un Will Smith qui semble tout droit venu de "Bad Boys" comme si il s'était trompé de plateaux de tournage. Mais heureusement son recrutement arrive assez vite pour entrer dans le vif du sujet.
Le duo formé de K et J est dans la droite lignée des buddy movies classique (black/blanc, jeune/vieux, nerveux et volubile/grincheux et taciturne... etc...) et n'offre pas franchement de surprise à l'exception notable que l'osmose entre les deux fonctionne bien. Niveau casting, par contre on sera déçu par le fait que Linda Fiorentino soit si sous-exploitée, à un point où le film manque clairement d'une dose de féminité (dans quelques années la franchise se rattrapera sur ce point dans "Men In Black International" de F. Gary Gray). Notons un Vincent d'Onofrio particulièrement laid et méconnaissable après que l'acteur soit passé quotidiennement 6h au maquillage ! On apprécie le bestiaire, assez nombreux et très éclectique même si les maquillages (signés pourtant du génial Rick Baker) ne supportent pas tous le poids des ans. Mais surtout c'est la dimension parodique qui déçoit un tantinet, pas assumé à fond, on se retrouve surtout sur la lignée de "S.O.S. Fantômes" (1984) de Ivan Reitman. On remarque également un vocabulaire scientifique parfois risible (nuance avec drôle !). On constatera que ça permet aussi à Will Smith de profiter de son succès cinéma pour imposer son rap commercial à la fin du film, en marge de la composition signée de Danny Elfman, compositeur attitré des Tim Burton. Le film est un divertissement efficace grâce à un rythme effréné et un bel équilibre entre gags et action mais sans révolutionné non plus le genre. Néanmoins le film est un carton avec la 2nde place au box-office monde et France avec respectivement 590 millions de dollars et 5,8 millions. Un bon moment détente.
Note :