Un grand merci à Coin de Mire pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La grosse caisse » d’Alex Joffé.
« ça donne des ordres et ça sait même pas écrire... Pauvre type ! »
Louis Bourdin est poinçonneur au métro parisien. Piqué de romans policiers, et secrètement amoureux d’Angélique, poinçonneuse du quai d’en face, l’idée lui vient de conquérir la gloire et la fortune en écrivant un roman dont la trame est simple : profitant du lundi, jour où la recette collectée par la rame à finances de la R.A.T.P. est considérable, des gangsters particulièrement audacieux s’empareront de cette » grosse caisse ». Mais hélas personne ne daigne publier sa prose, la jugeant « trop invraisemblable ». Il décide alors de prouver tout le contraire…
« Un coup sûr ? ça n’existe pas ! »
Disciple du célèbre scénariste Jean Aurenche, Alex Joffé restera essentiellement célèbre pour avoir a son tour mené une prolifique carrière de scénariste des années 40 jusqu'aux années 60. Il collaborera ainsi avec Henri Decoin (« Trois télégrammes », « La fille du diable »), Raymond Bernard (« Adieu chérie »), André Hunebelle (« Millionnaires d'un jour ») ou encore Jean-Paul Le Chanois (« Sans laisser d'adresse »). Pour autant, Joffé mènera une brève carrière de réalisateur, réalisant en tout et pour tout une douzaine de films entre 1946 et 1968, principalement placée sous le signe de la comédie. Autre dénominateur commun de ses films, le comédien Bourvil, qu'il dirigera à six reprises (comme par exemple dans « Fortunat » ou « Les culottes rouges ») et notamment dans « La grosse caisse », son avant-dernier film tourné en 1965.
« Vous êtes le Douanier Rousseau du roman policier ! »
« La grosse caisse », c'est le nom familier donné par les agents du métro au wagon blindé utilisé pour la collecte et le transport de la recette quotidienne. Une espèce de coffre-fort roulant et ultra-protégé qu'aucun as du braquage n'avait jusque là pensé à attaquer. Mais c'était sans compter sur l'imagination fertile de l'un des employés du métro qui se rêve auteur de polars pour séduire sa jeune et belle collègue. Un scénario bien huilé et très malin, qui reprend à son compte le principe de l'arroseur arrosé et qui donne lieu à une comédie burlesque pleine de fantaisie où s'enchainent les mensonges, les gaffes et les quiproquos, jusqu'à sa conclusion gentiment immorale. Comme à son habitude, Bourvil est excellent dans ce rôle de poinçonneur lunaire, couard et maladroit. Face à lui, on retiendra la formidable interprétation de Paul Meurisse, impeccable en dandy gentleman cambrioleur. Savoureuse et irrésistible, leur association donne d'ailleurs lieu aux meilleures scènes du film. Une comédie policière truculente et délicieusement désuète.
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Le blu-ray : Le film est présenté dans une version restaurée en Haute-Définition à partir du négatif original par TF1 avec la participation du CNC, en version originale française (2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, la collection « La séance » propose un formidable concept : celui de reproduire les conditions d’une véritable séance d’époque. En mode « Séance complète », le film sera ainsi précédé des authentiques actualités Pathé de la semaine de sortie du film ainsi que de publicités et bandes-annonces d’époque, le tout en HD. En mode film seul, « La grosse caisse » se lancera directement.
Edité par Coin de Mire, « La grosse caisse » est disponible depuis le 22 mai 2019 dans une très belle édition Digibook, limité à 3000 exemplaires numérotés, comprenant le blu-ray + le DVD du film ainsi qu’un livret reproduisant des documents d’époque (24 pages), 10 reproductions de photos d’exploitation (15,5 x 11,5 cm) et la reproduction de l’affiche d’époque (29 x 23 cm). Un très bel objet qui ravira tous les cinéphiles.
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