La sortie d'un nouveau film de Luc Besson est à chaque fois un évènement en France, pourtant Anna est sortie presque dans le silence le plus total, se faisant discret sur les réseaux et dans sa campagne promotionnelle, Anna est sortie dans l'ombre mais pas seulement dans celle des projecteurs. Anna sort dans l'ombre des actionners John Wick féminin (Atomic Blonde, Red Sparrow) mais aussi dans l'ombre du réalisateur avec Nikita.
C'est bien simple, nous avons réellement l'impression pendant presque la moitié du film d'assister à un remake moderne de Nikita. La structure du film est différente avec notamment des allés et retours entre présent et passé à la Christopher Nolan qui sont intéressants pour les petits détails mais le scénario lui est bien trop proche de Nikita. Des scènes clefs du premier film de Besson se répètent ici en version moderne avec des chorégraphies à la John Wick et une violence jouissive ainsi que des protagonistes féminins plus importants et véritables maîtres du jeu d'espion au contraire de leurs homologues masculins qui sous leurs signes d'intelligences semblent dépassés par les évènements au fur et à mesure qu'ils progressent. Cette écriture s'inscrit dans notre époque féministe et nous montre non plus une Anna (Nikita) dépassé par un milieu d'homme, mais qui justement réussit à s'affranchir de ce milieu.
Sasha Lus dans un restaurant avec une arme, comme par hasard
Autre particularité, le personnage de Anna changeant de coupe de cheveux et de style vestimentaire pour accomplir ses missions, il est intéressant de voir le personnage porter un style vestimentaire et des perruques qui nous rappellent les anciens personnages de Besson (Lilou, Léon, Lucy), le réalisateur s' autoréférencant. Anna va néanmoins devenir plus intéressante que son homologue des années 90, en effet le film va donner plus d'importance dans l'écriture de son personnage mais surtout va devenir une mini-suite au destin de Nikita dans le dernier acte où le sort du personnage est clairement précisé au lieu de nous laisser dans le mystère. Cette résolution, moderne avec une victoire féminine démontre une fois de plus le penchant de Besson pour les femmes fortes.
La réalisation est là, le savoir faire de Besson n'est plus à prouver, certains plans sont très sympas et varient, le montage en revanche manque de subtilité avec des transitions assez violentes entre les sauts dans le temps. Anna n'en reste pas moins un bon film, divertissant, un bon casting, le manque de scènes de combat à mains nus pourra en décevoir certains mais le rendez-vous est réussie entre guillemets, même si nous ne sommes pas face un film de la trempe de Léon.
Remake moderne de Nikita à la sauce John Wick, Anna est un bon film sans être excellent, on passe un bon moment avec un bon casting, pas le meilleur film de Besson mais de quoi passer un bon été avec le cinéma d'action à la française.