La première fois que j'ai lu le mot « Musashi », c'était lors d'une partie d'un jeu vidéo (Phantasy Star Online) ou je venais de trouver un nouvel item qui se nommait « Musashi », un sabre de samouraï futuriste ! Pensant à l'époque que c'était un nom choisi au hasard, j'étais loin de me douter que cela faisait très certainement référence à un illustre personnage historique japonais, peintre, philosophe, calligraphe et escrimeur hors-paire, le grand « Miyamoto Musashi ». Et pour le traiter nous trouvons Hiroshi Inagaki, à l'aise avec le jidai-geki, pour conter en trois actes, la vie de « Miyamoto Musashi » entre légende et réalité …
« 1600, période de guerre, Musashi fuit le village avec son meilleur ami pour combattre l'ennemi. C'est la défaite et ils se réfugient chez la veuve d'un brigand. Son ami part pour Kyoto avec la femme et la fille de celle-ci, Akemi. Musashi rentre au village. Une battue est organisée pour le tuer, il est emprisonné par un prêtre bouddhiste qui veut canaliser sa fougue et l'initier à la vie de samouraï … »
Le jidai-geki (film historique sur l'époque médiévale) est un genre que j'apprécie fortement,car je suis toujours partant pour découvrir un autre pan de la culture japonaise. Ajoutons à cela, le grand Toshiro Mifune dans le rôle titre de « Miyamoto Musashi » et vous avez un blogueur immensément heureux à l'approche de sa découverte. Hélas au final, je suis un peu resté sur ma faim ! Cependant, c'est surtout de ma faute, car j'avais oublié qu'il s'agissait d'une trilogie, adapté d'une biographie romancée de Eiji Yoshikawa et comme pour toute trilogie, la montée en puissance du récit sera progressive, une chose qu'Hiroshi Inagaki a compris ….
On découvre un jeune homme du nom de Shinmen Takezo, impulsif, colérique, fort, habile et désireux de prouver sa valeur à la face du monde. Hélas son tempérament, malgré sa bonne foi, ne lui amène que des ennuis. Son salut viendra par l'intermédiaire d'un moine, qui va voir au-delà des apparences et amener Takezo vers autre chose, vers « Miyamoto Musashi ». Cette première partie est assez linéaire et elle ne surprend pas vraiment, tant la quête du héros semble déjà acquise alors qu'on a pas encore arpenter le chemin. Cependant, si je trouve ça plat, le scénario à le mérite de prendre son temps et de bien développer ses personnages, notamment notre héros, Takezo/Miyamoto Musashi …
Et pour ce premier opus, c'est peut-être bien là l'essentiel, que Hiroshi Inagaki nous fasse connaître les débuts de Musashi ! Ainsi, on apprend à l'aimer, à le détester, à avoir de l'empathie pour lui et surtout, on le voit grandir. Ce que le réalisateur amène avec prudence, soin et lenteur, tout en dressant le portrait d'un japon médiéval assez impitoyable, admirablement illustré par une direction artistique réussie et une photographie signée Jun Yasumoto. On peut ainsi avoir la gorge nouée, le sourire aux lèvres ou des frissons lors des quelques scènes d'actions qui parsèment le film, ou Toshiro Mifune fait preuve d'un charisme à toute épreuve.
Si « Miyamoto Musashi » n'est pas le film palpitant que j'escomptais, c'est malgré tout le premier jalon d'une œuvre plus globale que j'ai hâte de découvrir !