Réalisateur : Ivan Kavanagh
Acteurs : Emile Hirsch, John Cusack, Déborah François,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Western, Action.
Nationalité : Irlandais.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Un charpentier et entrepreneur de pompes funèbres irlandais Patrick Tate vit avec sa jeune famille à la périphérie d’une petite ville sur la route de la Californie pendant la ruée vers l’or de 1849.La vie y est dure mais paisible jusqu’à l’arrivée de Dutch Albert et sa bande de Hors-la-loi qui va tout faire basculer et l’obliger à protéger sa famille…
Critique :
Fustigeant la passivité tout autant qu'il lui offre une justification légitime, profondément nihiliste et intense psychologiquement, #NeverGrowOld est un bon western, modeste et solidement sculpté dans la glaise des classiques du genre, dominé par un duo Hirsch/Cusack impliqué pic.twitter.com/RZenHQ0Lms— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) August 9, 2019
Il y a désormais belle lurette que l'on ne croit décemment plus en l'aura magnétique de ce bon vieux John Cusack, étoile montante à la fin des 80's, ayant su opérer avec intelligence le dur passage à la vie d'adulte des teen stars Hollywoodiennes en alternant entre des films indépendants finement choisis, et des grosses productions certes calibrées mais plaisante à suivre.
La cassure s'est dans doute véritablement faîte avec le tâcheron 2006 de Roland Emmerich, blockbuster de destruction massive à la qualité fantomatique et à la cohérence encore plus absente, où le bonhomme surnage à défaut de savoir réellement ce qu'il foutait là.Depuis, à l'instar des Nicolas Cage, Bruce Willis et autres Jason Patric qu'ils croisent assez régulièrement (c'est tellement navrant que s'en est d'une tristesse absolue), le bonhomme s'échine à souiller son talent dans des DTV de luxe à peine défendables, histoire de récolter suffisamment de billets vert pour pérenniser des vieux jours et payer des impôts - où l'inverse.
Pourtant on le sait, l'excellent et sous-estimé comédien qu'il est est toujours là, tapis dans l'ombre et totalement oublié par des cinéastes ne voyant jamais plus loin que le peu qu'il se borne à montrer, même si parfois, juste parfois, il s'amuse à se rappeler - et à nous le rappeler par la même occasion -, le solide performeur qu'il est.
Les temps sont durs pour pour Tate et sa famille, et ils vont le devenir encore plus avec l'arrivée d'une bande de hors-la-loi mené par le terrifiant Dutch Albert...
Très 70's dans son traitement frontal de la violence et des rapports humains tout autant que dans sa grammaire cinématographique, porté par un pitch volontairement classique - et donc furieusement efficace - lui permettant de voguer aussi bien sous l'ombre de ses figures tutélaires (Peckinpah en tête), que de s'offrir une identité qui lui est propre, le film de Kavanagh s'amuse de la fausse image de la fameuse conquête de l’Ouest véhiculée par un septième art jadis complice, pour mieux pointer du doigt avec une violence frontale, les dérives d'une nation entière bâtie sur et par le sang.
Une bonne petite séance estivale qui mérite décemment son pesant de popcorn, tout simplement.
Jonathan Chevrier