Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La pampa sauvage » de Hugo Fregonese.
« Les femmes nous amènent des gauchos. Les gauchos nous amènent des armes. Et comme cela bientôt la pampa sera de nouveau à toi »
Fin du XIXème siècle. Un ancien capitaine de l’armée argentine entend pacifier les vastes plaines argentines parcourues par des indiens et des bandits. Mais loin de toute civilisation, ses soldats désertent les uns après les autres pour rejoindre un clan de rebelles qui leur promet des femmes. Afin de tenir ses troupes, il entraîne une clique de prostituées pour satisfaire ses soldats. Mais la caravane qui les amène est attaquée...
« Faire venir des femmes dans notre fort, c’est le meilleur moyen de garder nos hommes »
Issu de l’aristocratie argentine, Hugo Fregonese part étudier le journalisme à New York avant de s’intéresser et de se consacrer au cinéma dès le milieu des années 30. D’abord conseiller technique à Hollywood, il part retourne à la fin des années 30 dans son pays natal pour y mener une première carrière de cinéaste. De retour à Hollywood au tout début des années 50, il se spécialisera alors dans la réalisation de westerns (dont les excellents « Quand les tambours s’arrêteront » et « Le raid ») et de films noirs (« L’étrange Mr Slade », « Mardi, ça saignera »). Avant de mettre le cap sur l’Europe où il tournera de nombreuses séries B (voire Z) en Allemagne, en Italie et même en Yougoslavie. C’est ainsi qu’en 1966, il tourne l’un de ses derniers films, « La pampa sauvage ».
« Si vous ne parvenez pas à contrôler neuf femmes, comment ferez-vous avec cent hommes ? »
Coproduction américano-hispano-argentine tournée en Espagne, le film est un remake de « Pampa Barbara » (1945), western argentin qu’il avait lui-même coréalisé vingt ans plus tôt. Inspiré d’un roman argentin de Homero Manzi, le film est une curiosité dont le principal intérêt est de transposer des éléments du western dans un contexte argentin de pampa, immense plaine sans arbres ni peuplement de masse, alors tenue par les indiens autochtones. Un territoire inhospitalier que l’armée à bien du mal à tenir, sa petite garnison coupée du reste du monde étant en proie à de nombreuses désertions au profit d’un clan rebelles qui leur promet des femmes. Si l’idée de base paraissait plutôt originale et attrayante, force est de constater que Fregonese se contente au final de replacer paresseusement ça et là des éléments déjà vu dans d’autres films, « Convoi de femmes » (Wellman, 1951) et « Quand les tambours s’arrêteront » (1951) en tête. A défaut d’un scénario solide et surprenant, on se contentera donc de la belle ambiance du film, poussiéreuse et cynique à souhait, avec des personnages au comportement médiocre et bestial, qui s’inscrit dans la lignée des premiers westerns spaghettis. On retiendra également la belle interprétation toute en intériorité de Robert Taylor, alors au crépuscule de sa carrière (et de sa vie), parfait en officier ferme mais pragmatique. Une vraie curiosité donc, mais un Fregonese assez mineur tout de même.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées par Bertrand Tavernier (29 min.) et Patrick Brion (6 min.). Une version longue du film intégrant 16 minutes supplémentaires est également proposée (uniquement sur le blu-ray).
Edité par Sidonis Calysta, « La pampa sauvage » est disponible en DVD ainsi qu’en édition limité combo blu-ray + DVD depuis le 23 mai 2019.
Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.