Nouveau film de Eric Lavaine, cinéaste connue pour ses comédies plus ou moins réussies, qui vont des navets comme "Poltergay" (2006) et "Bienvenue à Bord" (2011) ou des plus ou moins sympathiques et populaires comme (2014) et "Retour chez ma Mère" (2016). Il retrouve son frère pour co-signer le scénario, Bruno Lavaine est aussi connu comme réalisateur-scénariste de "La Personne aux deux Personnes" (2007) et "Le Grand Méchant Loup" (2013)... Eric Lavaine adapte librement le livre autobiographique d'une amie, "La Course de la Mouette" (2014) de Barbara Halary-Lafond. Le cinéaste insiste sur le fait que si les grandes lignes (certains proches qui ont mal réagi, l'accident, l'obsession sur la nourriture) sont issus du livre et de son vécu le reste est très librement adapté et reste donc fictionnel... Ainsi Béatrice célèbre la sortie de son livre où elle raconte une partie difficile de sa vie sur son quotidien suite à l'accident de son époux qui est devenu aveugle après un coma... Dans le rôle principal de Béatrice on retrouve Alexandra Lamy qui était déjà dans "Retour chez ma Mère" (2016) et "L'Embarras du Choix" (2017) de Eric Lavaine, et qui se retrouve donc de l'autre côté d'une situation de handicap après le très réussi "Tout le monde debout" (2018) de et avec Franck Dubosc.
Le cinéaste retrouve également Anne Marivin après "Incognito" et "L'Embarras du Choix", cette dernière a d'ailleurs déjà joué dans un même genre de film choral amical après "Les Petits Mouchoirs" (2010) et sa suite "Nous finirons ensemble" (2019) tous deux de Guillaume Canet auxquels on pense forcément un peu. Au casting on retrouve de nombreux acteurs connus, tous s'étant déjà croisé plusieurs fois dans divers comédies, en premier lieu le mari aveugle incarné par José Garcia, qui retrouve entre autres Mickael Youn après "Vive la France" (2013) de Mickael Youn, puis on peut citer pêle-mêle Olivia Côte, Anne Girouard, Jean-François Cayrey, Guilaine Londez, Medi Sadoun, Michel Vuillermoz... Si c'est l'époux qui est la victime de l'accident et qu'il reste le fil conducteur du récit c'est bel et bien Béatrice qui est le personnage central, elle qu'on suit dans sa reconstruction émotionnelle et dans son combat quotidien pour tenir ne serait-ce que psychologiquement. Le livre est une solution libératoire et salvatrice, une catharsis nécessaire dans laquelle elle voit aussi une façon de remercier ses proches... Sauf qu'évidemment tous ne se verront pas si bien lotis ! Il y a donc un jugement perçu plus ou moins bien qui pose aussi la question de la susceptibilité, souvent mal placée. Le récit se déplace doucement vers un film choral comme la comédie française s'en est fait une spécialité depuis plusieurs années où l'amitié est mise à l'épreuve.
Sur ce point le film est intéressant, plutôt bien vu. Le scénario est tout aussi bien ficelé avec un montage qui joue avec la chronologie pour mieux replacer certains contextes. Là où le film est maladroit, voir grossier, c'est dans le traitement du handicap où les amalgames laissent interrogateurs... Par exemple un aveugle est incontinent, ne sait pas signer, mange comme un cochon... etc... Et si on peut aussi comprendre qu'il s'agit de soucis issus de son coma et non pas directement de sa cécité le film est trop flou voir complètement à côté de la plaque dans la façon de relater les choses sur ces paramètres précis. Ainsi le film est plutôt médiocre et peu pertinent sur les questions de handicap mais réussi l'inverse sur les questions de l'amitié et des conséquences pas que sur une, mais sur plusieurs vies. En conclusion une comédie d'un niveau habituel pour Eric Lavaine, sympathique a bien des niveaux mais sans génie et déjà vu.