PARASITEde Bong Joon-ho
Classé dans mon palmarès personnel, dans mon panthéon cinématographique, très bien positionné, il y a memories of murder de Bong Joon-ho. J'aime toujours autant ce film que je revois plusieurs fois par an. Nous avons découvert sa conversion blu-ray récemment et je suis retombée en amour comme la première fois que je l'ai vu. J'ai l'impression qu'il se réinvente à chaque fois que je le revois. Depuis j'ai découvert plusieurs des longs métrage de ce réalisateur, et je n'ai jamais réellement retrouvé le frisson de Memories of Murder. Apres la palme à Cannes nous avons décidé d'attendre que cette petite merveille passe dans notre petite ville, la salle de cinéma propose une expérience tout aussi voire plus agréable que les grands complexes. Et c'est plein d'espoirs qu'on a découvert l'objet de toutes les promesses cinématographiques du moment.
Et c'est ici que normalement je" pitche" le film. Mais aujourd'hui, je n'en ferai rien car ce long métrage commence par un jeu de dupes qui prend progressivement de l'ampleur. Et cette partie mérite un traitement de faveur, qu'on le protège, et qu'on n'en dévoile rien.Car la mécanique qui s'installe est si bien huilée qu'elle en est jubilatoire à découvrir et je refuse d'atténuer l'impact de la surprise même à travers un pitch à mots choisis.
Commençons par le plus simple, le plus visible car il est mis en exergue par le titre, les parasites.Et dans cet espèce de cercle vicieux que dessine Bong Joon-ho, on ne sait pas bien qui est désigné par ce mot. Car à l'instar de l'expression française ou chacun serait le con de l'autre, ici chacun est le parasite de l'autre. De l'insecte qui squatte les appartements, à la personne ayant le meilleur revenu. On est chacun à notre manière des parasites. Car si la classe la plus aisée est la plus brocardée, chacun en prend pour son grade. Ici la réussite est revendiquée comme une volonté, et le dédain s'étale à tous les niveaux. Les discours nauséabond sur l'odeur m'a fait frissonner de rage. Probablement car je suis assez vieille pour avoir
Il y a aussi une mise en image de l'instabilité professionnelle dans laquelle évolue une partie de la population. Les employés sont virés sans trop savoir pourquoi. Les raisons qu'on leur donne, ne sont jamais ce qu'on leur reproche réellement. Rajouter à cela une épée de Damoclès qui flottent au dessus de la tète de certains d'entre eux. La peur de dépasser une ligne blanche métaphorique, que personne ne sait vraiment situer ni ce qu'elle peut bien représenter. Ces comportements se déroulent et s'amplifient au fil du film. Les plus petits employés, seront de moins en moins bien traités.Le discours sur la famille est aussi déprimant. Les deux étant dysfonctionnelles. Les portraits sont au vitriol. Les enfants entraînés comme des bêtes de concours, pour être exceptionnels.
Ce film ne m'a pas autant séduit que je l'espérais. Mais il est tellement riche, il foisonne de critique et assume une vision dure de la société. On ne peut que le recevoir de manière bienveillante.