Un grand merci à StudioCanal pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Gentlemen cambrioleurs » de James Marsh.
« Le problème avec l’or, c’est qu’il rend fou les gens ! »
Célèbre voleur dans sa jeunesse, Brian Reader, veuf âgé de 77 ans, réunit une bande de criminels marginaux sexagénaires pour fomenter un cambriolage sans précédent à la salle des coffres de la société Hatton Garden Safe Deposit (HGSD). Se faisant passer pour des réparateurs, ils pénètrent le dépôt, neutralisent les alarmes et se mettent à percer un trou dans le mur de la chambre forte. Deux jours plus tard, ils parviennent à s’échapper avec un butin évalué à plus de 200 millions de livres en bijoux et espèces. L’enquête démarre, et au fur et à mesure des révélations sur les détails du crime, public et médias britanniques sont captivés, et l’investigation est suivie avec fièvre dans le monde entier.
« Si tu ressent du plaisir en faisant ce foutu boulot, alors tu ne peux pas le faire correctement »
Le fait divers vous aura peut-être échappé. Mais en avril 2015, durant le week-end de Pâques, les coffres de la Hatton Garden Safe Deposit Limited, réputée pour être la banque des bijoutiers de Londres, ont fait l’objet de ce que la presse considèrera comme étant le plus gros casse de l’histoire britannique. Et pour cause : si la police refusera de donner des chiffres, la presse estimera le montant du butin à près de trois-cents millions d’euros. Un coup historique dont on découvrira à la surprise générale qu’il a été réalisé par un gang de septuagénaires. Forcément, cette incongruité devait attirer l’attention des producteurs, toujours à l’affût d’une bonne histoire à raconter. Et en la matière, c’est à l’ancien documentariste James Marsh, cinéaste primé pour « Une formidable histoire du temps » (2015), qu’il incombe de porter cette histoire à l’écran.
« Les truands sont comme les boxeurs : d’abord ils perdent leurs jambes, ensuite ils perdent leurs reflexes et enfin ils perdent leurs amis »
A première vue, avec son casting old school, il flotte sur ce « Gentlemen cambrioleurs » un doux parfum de nostalgie qui nous rappelle les grandes heures du cinéma britannique et plus particulièrement de ses films de casse (« Un hold-up extraordinaire » et « L’or se barre », tous deux avec Michael Caine) et de gangsters (« La loi du milieu »). Comme les papys casse-cou du véritable braquage, James Marsh réunit les anciens bad guys du cinéma anglais pour un dernier coup, résolument placé sous le signe de la comédie. C’est que ces ex-tontons flingueurs demeurent marqués par le poids des années et doivent tenir compte dans l’organisation de leur casse de leur santé déclinante. Diabète pour l’un, incontinence pour l’autre, surdité et début de sénilité pour le troisième… c’est à se demander comment une telle armée de bras cassés a pu réussir un tel coup ! Mais le dernier tiers du film se fera plus mélancolique, telle la fin d’une époque, montrant ces vieux braqueurs comme des dinosaures anachroniques, incapables de s’entendre sur le partage du butin et piégés par une modernité qui leur échappe désormais (traçage de leurs faits et gestes par les caméras de surveillance, leurs téléphones, leurs plaques minéralogiques…). Jusqu’au comble ultime de se faire collectivement berner par un jeunot qui n’avait jusqu’alors jamais commis de casse. Un divertissement plutôt sympa, qui doit beaucoup à la classe et à l’autodérision de ses interprètes, Michael Caine, Tom Courtenay et Jim Broadbent en tête.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale anglaise (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une interview de Michael Caine (7 min.) et des scènes coupées (2 min.).
Edité par StudioCanal, « Gentlemen cambrioleurs » est disponible en DVD depuis le 31 juillet 2019.
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