[CRITIQUE] : Wedding Nightmare

Par Fuckcinephiles
 

Réalisateur : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett

Acteurs : Samara Weaving, Mark O'Brien, Adam Brody, Andie MacDowell,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :

La nuit de noces d’une jeune mariée tourne au cauchemar quand sa riche et excentrique belle-famille lui demande d’honorer une tradition qui va se révéler meurtrière et où chacun luttera pour sa survie.


Critique :

#WeddingNightmare est un heureux et énervé mariage de sang et de comédie sur fond de satanisme et de lutte des classes généreuse et sadique, qui n'hésite pas à monter crescendo en tension et de pousser son histoire jusqu'à ses extrêmes limites, tout comme sa badass d'héroïne. Fun pic.twitter.com/NP1ZnM0vwo— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) August 28, 2019

Au sein d'un été des blockbusters pas forcément bandant ni mémorable, gageons qu'en dehors des franchises volontairement en pilote automatique (Child's Play, Annabelle,...), le giron fantastique s'est fait une belle cure de jouvence avec deux belles réussites dont on conte encore les louanges, même plus d'un mois après leurs sorties : le bestial - à juste titre - Crawl d'Alexander Aja et le savoureusement cauchemardesque Midsommar d'Ari Lester.

Espéré comme la cerise sur le gâteau de ce joli carnet de notes pour le cinéma de genre, Wedding Nightmare de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, avait la lourde tâche d'incarner un pur divertissement estival aussi sanglant que jouissif, visant à nous donner une pêche d'enfer avant l'arrivée démoralisante de la dure rentrée.

Bonne pioche, même s'il ne pète évidemment pas dans la soie de l'originalité, la péloche tient toutes ses promesses et incarne une comédie satirico-horrifique à la lisière du slasher, certes un poil longue à la détente, mais se complaisant avec malice dans l'humour noir, le sang et les tripes.

Collé tout du long aux basques de la pauvre Grace (Samara Weaving, parfaite), fraichement mariée mais surtout gibier en robe de sa nouvelle belle-famille plus riche que riche et férocement attachée aux traditions, on y suit son évolution prévisible avec un plaisir certain, de sa relative (et logique) inconscience à sa transformation en Sarah Connor bouffée par la vengeance, débrouillarde et joliment badass, au moment ou la partie de cache-cache folle prend son envol vers une vraie quête de survie guerrière dans un manoir labyrinthique et lugubre (un terrain de tous les possibles au final assez limité).
Gentiment dans les clous du convenu agréable à mirer avant de réellement décoller dans sa seconde moitié, plus rythmé et moins chiche en plaisir purement régressif (et surtout plus volontairement vautré dans le gore), Ready or Not en v.o, incarne un heureux et énervé mariage de sang et de comédie sur fond malédiction et de satanisme, qui n'hésite pas à monter crescendo en tension et de pousser son histoire jusqu'à ses extrêmes limites (notamment dans un final dantesque et absolument génial), souvent illogiques.

Porté par une belle galerie de personnages (Adam Brody et Andie MacDowell sont excellents, respectivement dans la peau du beau-frère et de la belle-mère de Grace), une sublime photographie gothique de Brett Jutkiewicz et une morale qui se tient (l'excentricité démesurée d'une bourgeoisie totalement déconnectée du monde réel, et prêt à tout pour conserver ses biens), le film est une lutte des classes ultra fun, généreuse et sadique, qui fait constamment fît de ses faiblesses pour plonger tête baissée dans le divertissement old school pur et dur, parfois volontairement grotesqu.

La mariée est arrivée en blanc, elle repart énervée et plus iconiques que jamais.


Jonathan Chevrier