Premier long métrage en tant que réalisateur pour Jonathan Watson, qui est de temps en temps acteur notamment dans des séries TV comme "Two Doors Down" (2016-2019) mais il est assistant-réalisateur depuis de nombreuses années sur de films comme "The Truman Show" (1998) de Peter Weir, "La Ligne Verte" (1999) de Frank Darabont, "The Green Hornet" (2011) de Michel Gondry ou encore "L'Interview qui Tue" (2014) de Evan Goldberg et Seth Rogen. Pour ce premier projet il a reçu la confiance des producteurs des films (2017) de Ruben Östlund, "Tout l'Argent du Monde" (2017) de Ridley Scott et (2018) de Clint Eastwood, Dan Friedkin et Bradley Thomas, ce dernier ayant également produit la plupart des films des frères Farrelly. Mais surtout il a reçu l'appui des acteurs Seth Rogen avec qui il a déjà travaillé et qui apparaît ici dans un petit rôle, puis de l'acteur Danny McBride vu dans "My Deer Hunter Dad" (2018) de Jody Hill et "Alien : Covenant" (2017) de Ridley Scott qui co-produit le film et incarne le premier rôle masculin du résident qui va commettre l'irréparable.
Pour lui faire face, l'agent immobilière qui est témoin d'un meurtre est jouée par Rosemarie DeWitt actrice talentueuse qu'on a vu de "De l'Ombre à la Lumière" (2005) de Ron Howard à (2017) de Damien Chazelle en passant par "Rachel se marie" (2009) de Jonathan Demme, "Ma Meilleure Amie, sa Soeur et Moi" (2013) de Lynn Shelton et "Poltergeist" (2015) de Gil Kenan. A leurs côtés on reconnaît Luke Wilson, comédien ami de Seth Rogen et Danny Mcbride qu'on avait pas vu depuis "All We Had" (2017) de et avec Katie Holmes... L'histoire se déroule en 2009, dans une petite ville résidentielle touchée de plein fouet par la crise immobilière qui a exproprié des milliers d'américains. La ville est désertée par la plupart, et alors que Cassie Fowler agent immo se démène au téléphone pour sauver sa propre maison elle est témoin du meurtre de son patron par un homme qui a semble-t-il perdu sa maison... Le contexte choisit et le pétage de plomb de cette homme renvoie à un sous-genre dont le monument reste l'excellent "Chute Libre" (1993) de Joel Schumacher. Le début est plutôt prometteur avec le patron odieux, une agent immo elle-même prête à se faire exproprier et ce citoyen qui perd tout et cette canicule qui ajoute à cette atmosphère anxiogène. Mais très vite on tombe dans le délire invraisemblable où les raisons de cette homme ne sont jamais cohérentes.
Ainsi il tue son agent immobilier suite aux conséquences à la crise, soit, mais ensuite il kidnappe une femme puis une ado sans que ce soit justifier (le mensonge ?! La blague !) et, surtout, il agit avec trop de réflexion et de recul pour qu'on croit franchement à un pétage de plomb en règle. Il prend le temps d'attacher correctement, de conduire à travers toute la ville, de raisonner au point de prendre la place d'un autre... etc... Le personnage de Sonny/McBride est donc trop surjoué ou pas assez, le cinéaste aurait donc dû assumer un choix plus franc, soit il fallait un minimum de réalisme (une meilleure raison pour le rapt) ou bien aller à fond dans le délire cartoonesque. Par contre superbe performance de Rosemarie DeWitt qui sauve le film du naufrage. Les seconds rôles sont malheureusement trop sous-exploités également à tel point que le face à face Cassie vs Sonny monopolise 90% du scénario dans ce quasi huis clos. Un film qui fût présenté au Festival de Sundance 2018 mais qui est sorti directement et logiquement en vidéo.
Note :