Des fins de vacances endeuillées avec la mort d'un grand acteur, Michel Aumont qui est parti ce 28 août 2019 à l'âge de 82 ans.
Né en 1936 à Paris d'un père régisseur de théâtre et de la comédienne Hélène Gerber. Enfant de la balle il suit logiquement les traces de ses parents. Il joue une première fois sur les planches dès 1952 dans la pièce "La Puissance et la Gloire" de Graham Green au théâtre de l'Oeuvre avant d'entrer au Conservatoire National d'Art Dramatique puis ensuite d'intégrer la Comédie Française dès 1956 en tant que pensionnaire. Il y deviendra sociétaire de 1965 à 1993 puis sociétaire honoraire à partir de 1994.
Acteur de théâtre avant tout il n'arrêtera jamais de jouer sur les planches et ce jusqu'à sa dernière pièce, dans "Le Roi Lear" de Shakespeare en 2015 au théâtre de la Madeleine.
Si il apparaît à la télévision dès 1966, pour ne plus jamais la quitter jusqu'en 2013, Michel Aumont entre sur grand écran assez tardivement. Ainsi son premier long métrage est "La Femme en Bleu" (1973 - ci-dessous à droite) de Michel Deville où il est un ami de Michel Piccoli.
Mais si il est déjà un acteur de théâtre réputé et confirmé au cinéma il va surtout être titulaire de seconds rôles et la plupart du temps pour des personnages de bourgeois ou notable comme commissaire ou homme politique.
Il enchaîne les films comme "Nada" (1974) de Claude Chabrol, "La Gifle" (1974) de Claude Pinoteau, "Monsieur Klein" (1976) de Joseph Losey et la comédie "Le Jouet" (1976 - ci-dessous) de Francis Veber.
La rencontre avec Francis Veber est importante car il va devenir un de ses acteurs fétiches... Il retrouve également Tavernier pour "Des Enfants Gâtés" (1977) pour lequel il connaît sa première nomination aux Césars, et on le voit aussi dans "Mort d'un Pourri" (1977) de Georges Lautner et "Coup de Tête" (1979 - ci-dessous) de Jean-Jacques Annaud.
Malgré une décennie riche l'acteur se fait plus rare dans les années 80, se recentrant essentiellement sur le théâtre. Toutefois on peut citer une nouvelle nomination aux Césars pour son rôle dans "Courage Fuyons" (1980) de Yves Robert, sa voix Off dans "Edith et Marcel" (1983) de Claude Lelouch, il retrouve son ami Veber et Pierre Richard pour "Les Compères" (1983), il retrouve aussi Tavernier pour "Un Dimanche à la Campagne" (1984 - ci-dessous) pour une troisième et ultime nomination aux Césars, on le voit dans "La Diagonale du Fou" (1984) de Richard Dembo et "Le Mariage du Siècle" (1985) de Philippe Galland.
Mais mine de rien l'acteur se fait une place de choix également dans le cinéma, se positionnant comme un acteur populaire et qui va devenir de plus en plus omniprésent. Il connaît le succès avec la suite "Ripoux contre Ripoux" (1990) de Claude Zidi et on peut citer les films "Beaumarchais, l'Insolent" (1996) de Edouard Molinaro, "L'Homme est une Femme comme les Autres" (1998) de Jean-Jacques Zilbermann et "Une Chance sur Deux" (1998) de Patrice Leconte.
Le nouveau siècle est surtout marqué par des comédies notamment en tournant presque d'affilée avec son ami Francis Veber dans "Le Placard" (2001 - ci-dessous), "Tais-Toi !" (2003), "La Doublure" (2006) et le remake oublié et oubliable "L'Emmerdeur" (2008).
Il tourne aussi pour les autres avec "Palais Royal !" (2005 - ci-dessous) de et avec Valérie Lemercier, "Bancs Publics (Versailles Rive-Droite" (2009) de Bruno Podalydès, "Les Invités de mon Père" (2010) de Anne Le Ny, "Paris-Manhattan" (2012) de Sophie Lellouche et "La Clinique de l'Amour" (2012) et et avec Artus de Penguern.
Ses derniers films restent "Vive la Crise" (2017) de Jean-François Davy et "Moi et le Che" (2018) de Patrice Gautier.
L'acteur sera lauréat de 4 Molières, pour "Macbeth" en 1993, pour "Rêver peut-être" en 1999, pour "Un Sujet de Roma" en 2000 et pour son spectacle seul en scène "A la Porte" en 2007.
Michel Aumont aura été un acteur majeur du théâtre, sans doute un peu moins sur grand écran mais son visage et sa voix aura malgré tout écumer le cinéma français pendant plus de 4 décennies.
Michel Aumont est mort ce mercredi 28 août 2019 à l'âge de 82 ans.