Premier long métrage de Andrea Berloff, jusqu'ici connue comme la scénariste des films "World Trade Center" (2006) de Oliver Stone, "N.W.A. Straight Outta Compton" (2015) de F. Gary Gray, "Blood Father" (2016) de Jean-François Richet et (2017) de Baran Bo Adar... Egalement scénariste elle adapte ici le comic book "The Kitchen" (2015) de Ollie Masters et Ming Doyle sur des épouses et mères de famille décident de prendre les affaires en main après que leurs époux chefs de la mafia irlandaise soient condamnés à la prison. Le titre en V.O. "The kitchen" fait référence au quartier de Manhattan Hell's Kitchen, quartier réputé dangereux qui est souvent mis en avant, on peut d'ailleurs préciser que c'est dans ce quartier que vivent des héros comme Daredevil ou Jessica Jones...
Les trois caïds emprisonnés sont joués par les acteurs Brian D'Arcy James, Jeremy Bobb et James Badge Dale, mais les rôles principaux sont bel et bien féminins avec les épouses incarnées respectivement par Melissa McCarthy qui semblent délaisser les comédies après "Les Faussaires de Manhattan" (2019) de Marielle Heller, Elizabeth Moss surtout connue pour la série TV "The Handmaid's Tale" (2017-...) mais vue sur grand écran dans (2017) de Ruben Östlund et (2019) de Jordan Peele, puis la plus méconnue Tiffany Haddish surtout connue outre Atlantique pour des séries TV et qui semblent grimper les échelons après des films comme "Pas si Folle" (2018) de Tyler Perry et "Back to School" (2019) de Malcolm D. Lee. En prime un rôle non négligeable interprété par Domhnall Gleeson, fils de Brendan qu'on a vu la dernière fois dans "Pierre Lapin" (2018) de Will Gluck... Evidemment ce film nous rappelle beaucoup l'histoire du récent (2018) de Steve McQueen, soit l'histoire de femmes plus ou moins soumises à un système patriarcal qui prennent leur destin en main après que leurs maîtres et maris soient dans l'incapacité de continuer leurs affaires. Les trois maris se font condamnés, et si la mafia est une famille qui doit subvenir aux besoins des trois familles les obligations sont vite oubliées ce qui oblige les trois femmes à prendre les rênes transformant la mafia irlandaise en une famille plus "responsable". Le début permet de présenter les protagonistes, dont les époux qui sont montrés comme des amateurs (le braquage râté !) et comme des simples brutes pour deux d'entre eux. Le plus intéressant reste le profil de ces femmes, une heureuse et respectée comme mère de famille, une victime soumise à la violence de son mari et une issue d'une autre communauté que celle des irlandais et donc peu acceptée.
Un trio d'actrices merveilleuses et talentueuses dont Tiffany Haddish qui vole la vedette à ses consoeurs stars. Mais le scénario veut aller trop vite et précipite des évènements qui poussent à l'incompréhension et/ou aux invraisemblances. Ainsi les trois femmes accèdent au pouvoir et au respect en seulement quelques mois, puis les assassinats se multiplient sans qu'on comprenne exactement pourquoi pour certains d'entre eux. Certains passages manquent de crédibilité surtout via le personnage de Kathy/McCarthy qui transpire la peur et/ou le doute à chaque scène importante. Le film repose avant tout sur un féminisme aux gros sabots à la mode et un trio d'actrices en forme et les seventies font toujours recettes avec une B.O. efficace. Le film est dénué de dialogues dignes de ce nom et manque d'intensité il reste donc divertissant bien qu'oubliable.
Note :