Good Boys (2019) de Gene Stupnitsky

Après déjà plusieurs années de collaboration, le duo de scénaristes Gene Stupnitsky - Lee Eisenberg auxquels on doit déjà "L'An 01 : des Débuts Difficiles" (2009) de Harold Ramis et "Bad Teacher" (2011) de Jake Kasdan, se retrouvent pour une nouvelle comédie mais qui est aussi cette fois le premier long métrage en tant que réalisateur pour Gene Stupnitsky. En prime, le duo s'offrent un trio de producteurs prestigieux, à savoir trois des plus gros contriobuteurs du rire à l'américaine Seth Rogen, Evan Goldberg et Jonah Hill qui ont tous trois déjà collaboré sur plusieurs films dont "SuperGrave" (2007), (2013) et "Sausage Party" (2016)... Le duo voulait montrer des enfants dans des situations telles qu'on pense à un "Very Bad Trip" pour enfants ou un "American Pie" prépubère.

Good Boys (2019) de Gene Stupnitsky

Le duo explique : "C'est un âge très malhabile, auquel tout le monde tente de s'adapter tant bien que mal et dont nous gardons tous des anecdotes bizzaroïdes. Cette maladresse sied totalement à la comédie et permet de mêler innocence et débauche, naïveté et propos inappropriés, justement parce que les pré-ados ne savent vraiment pas ce qu'ils font."... Les trois gamins en vadrouille sont incarnés par trois jeunes acteurs, en premier lieu la toute jeune star Jacob Tremblay révélé par (2015) de Lenny Abrahamson et vu récemment dans "Ma vie avec John F. Donovan" (2019) de Xavier Dolan, puis ses deux acolytes moins connus Keith L. Williams surtout aperçu dans des séries TV dont "The Last Man on Earth" (2016-2017) et Brady Noon aperçu encore plus jeune dans la série TV "Boardwalk Empire" (2010-2013)... Comme la promo du film le met en avant, l'histoire est celle d'enfants qui se retrouvent dans des situations telles que les jeunes acteurs ne sont pas en âge de voir le film dans lequel ils jouent (!), apparemment les jeunes acteurs étaient surveillés de près par leurs parents respectifs et le réalisateur devait prendre certaines pincettes pour les directives parfois scabreuses... Le responsable des accessoires précise : "Il faut l'avouer, il n'y avait pas que les trois rôles principaux qui avaient 12 ans d'âge mental sur le tournage ! (...) Jamais je n'aurai pensé au début de ma carrière agiter un jour un godemiché devant toute une équipe ou encore moins fabriquer moi-même un chapelet de perles anales, le tout pour prouver qu'ils étaient faits dans des matières assez souples pour que des enfants (!!!!) ne se blessent pas avec. On a même modifié un double godemiché pour qu'il devienne assez rigide pour bloquer une porte !!!"... Et il faut dire qu'effectivement le film ne fait pas dans la dentelle ! La frontière entre grossièreté et vulgarité est parfois bien poreuse. On constate surtout que oui ce film est fait par des enfants mais qu'il n'est pas pour eux. Outre l'humour potache et graveleux il y a aussi quelques passages plus idiot (l'autoroute) ce qui fait que le conseil est de montrer le film aux ados avec un minima de maturité. L'intrigue en elle-même est un peu mince mais est surtout parasiter par une trop grande invraisemblance, à savoir pourquoi deux étudiantes prendraient autant de risques pour quelques pilules ?! Rien en tient la route sur ce point.

Good Boys (2019) de Gene Stupnitsky

Et pourtant, le film offre un côté régressif façon retour en enfance jubilatoire et tout permissif qui arrache quelques éclats de rire tant c'est à la fois bête et drôle. Certe c'est loin d'être subtil mais entre les nombreux gags allant du grivois gentiment obscène il y a également une réflexion plutôt sensée sur l'évolution de l'amitié. On aurait aimé que le côté sentimental à la guimauve soit occulté pour assumer plus complètement le comique pur jusqu'au bout. On peut noter que les gamins surjouent et/ou ne savent pas pleurer, mais il est tout aussi clair qu'il s'agit sans doute d'un choix du réalisateur. En conclusion, un film qui érige la bêtise enfantine en jeu jouissif et si ça manque parfois de nuances il s'avère qu'on rit avec des émotions parfois contradictoire mais on rit... Un bon moment malgré tout, malgré nous...

Note :

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