De quoi ça parle ? :
Des relations compliquées de Milla (Eliza Scanlen), une adolescente australienne, et ses parents (Essie Davis et Ben Mendelsohn), qui n’acceptent pas vraiment l’idée qu’elle se soit amourachée de Moses (Toby Wallace), un garçon un peu plus âgé, marginal et toxicomane. Une phase classique de l’adolescence, si ce n’est que Milla n’est pas tout à fait une jeune fille comme les autres. Elle souffre d’un cancer qui menace de la faire disparaître prématurément, avant même d’avoir perdu toutes ses dents de laits…
Pourquoi on aime la petite souris? :
Parce que Shannon Murphy réussit à créer une ambiance particulière, douce-amère, qui nimbe le film d’un certain charme, et que sa construction en courts chapitres permet de se focaliser sur l’essentiel, en évitant tous les clichés du mélodrame traditionnel.
Parce que l’on s’attache aux personnages du film, incarnés par des acteurs épatants, la jeune Eliza Scanlen en tête. La cinéaste prend le temps de développer chacun d’entre eux, les présentant sous leurs bons comme leurs mauvais côtés, et elle tisse patiemment un lien entre tous ces paumés magnifiques, unis par les mêmes angoisses, les mêmes douleurs, la même volonté de s’accrocher à l’existence, vaille que vaille.
Mais surtout parce que Babyteeth est l’un des films les plus beaux et les plus émouvants de cette 76ème Mostra de Venise. Il y a beaucoup de pudeur et de délicatesse dans la mise en scène de Shannon Murphy, ainsi qu’un peu de poésie et de légèreté, pour mieux contrebalancer la gravité des situations présentées.
Angles de vue différents :
” Babyteeth: l’australiana Shannon Murphy fa piangere Venezia” (Shannon Murphy fait pleurer Venise)
(Simona Santoni, Panorama)
”This little australian indie is just stunning? Gorgeous direction, a stirring soundtrack and deeply moving performances come together effortlessly here.”
(David Opie, Twitter)
“Oui, bon, il faut arrêter avec les larmes… C’est gentil comme histoire, mais ça ne mérite pas le Lion”
(Nicolas L, cinéphile français sans coeur et pas sans reproches)
Prix potentiels ?
Un Lion du Futur pour Eliza Scanlen ne serait pas immérité. Un prix du scénario permettrait également de récompenser ce chapitrage intelligent, qui permet d’alterner élégamment comédie et drame.
Crédits photo :
copyright Lisa Tomasetti
Images fournies par la Biennale di Venezia