Pierre Perdrix est capitaine de gendarmerie et porte un nom qui lui sied à merveille ; celui d’un oiseau sédentaire. Il mène une vie routinière dans un bourg assoupi des Vosges avec une vie sociale circonscrite à un rayon réduit autour de sa commune. Entouré d’une mère, d’un frère et d’une nièce loufoques avec lesquels il vit ; cette existence immuable va être bouleversée par une jeune touriste aussi barrée que les « Perdrix » mais en version punchy et sans filtre. Victime d’un vol de voiture par un commando écolo nudiste, elle se présente à la gendarmerie pour déclarer le vol alors que les gendarmes sont « occupés » par l’organisation d’une reconstitution d’une bataille de la 2nde Guerre Mondiale. Y’a du Wes Anderson version Tannenbaum dans cette famille mais aussi dans une réalisation hyper cadrée. La nouvelle venue va créer du déséquilibre et pousser les «Perdrix » à l’auto psychanalyse ; eux qui étaient partis pour vivre indéfiniment de la même manière en tribu ; révolution provoquée par son franc parler primaire et ses attitudes sans retenues. Des scènes drôles et assez cocasses s’enchainent donnant le ton complétement absurde au film comme son homologue de 2019 : « Le daim ». Autre similitude, les deux films se déroulent dans des contrées type western français… donc plutôt ici Eastern… les Vosges !!! Pour revenir sur ce déséquilibre installé avec beaucoup de talent, ne ressort qu’une résolution poussive et maladroite de cet imbroglio psychologique dans lequel la famille Perdrix est engluée. Beaucoup de poésie au final dans ce premier film d’Erwan Le Duc et une belle réussite de RomCom absurde et burlesque. Car naturellement le gendarme et la touriste un brin déjanté vont tomber amoureux ; Swan Arlaud et Maud Wyler composent ce duo éclatant. Même si le personnage de Maud Wyler de jeune femme libre et sans sur moi devient un personnage récurrent du cinéma français. Attendons le prochain car ce coup d’essai est une jolie bouffée d’air frais
Sorti en 2019
Ma note: 13/20