Woody Allen nous revient presque qu'un an et demi plus tard en terre new-yorkaise. Après Wonder Wheel, où l'action se passait à Coney Island, le réalisateur filme à nouveau sa ville préférée. Et comme à son habitude, il la filme si bien. Un Jour de pluie à New York est donc l'histoire de deux étudiants qui décident de passer un week-end dans la Grosse Pomme. Mais leur séjour ne va se passer comme prévu. Bientôt sous la pluie et séparés, les deux amoureux vont enchaîner les rencontres fortuites et les situations insolites.
Si Un jour de pluie à New York semble nous rejouer un air connu avec l'avatar allénien incarné par Timothée Chalamet, il nous invite aussi à voir son conte moral, ses intrigues vaudevillesques et ses actrices, enfin son actrice principale (Elle Fanning) en surjeu et en mimiques outrancières.
Mais, le réalisateur nous présente une nouvelle fois un New York de carte postale avec ses taxis, son passage au musée, sa calèche dans Central Park et surtout la pluie comme "personnage principal" du film. Cette pluie qu'on aime tant voir dans les films de Woody avec Manhattan par exemple où Diane Keaton et Allen himself se réfugient dans le planétarium pour échapper à la douce pluie new-yorkaise. Dans son nouveau film, la pluie fait figure de romantisme, car oui un baiser sous la pluie est davantage romantique qu'un baiser en plein cagnard ! Le réalisateur ajoute comme à son habitude une petite musique jazzy qu'il sait si bien choisir et le tout est emballé - pesé comme comédie sentimentale de l'année ! Sauf, qu'ici et peut-être depuis Café Society, Woody soigne ses plans en intégrant à ses cadres une légère lumière ensoleillée venant littéralement embellir les personnages.
Sinon, Un jour de pluie à New York ravira les néophytes du réalisateur. Quant aux autres habitués, ils trouveront un Woody Allen certes bon mais en mode mineur. Les péripéties de ses deux acteurs jouvenceaux peinent à intéresser vraiment... et il s'avère que ses personnages secondaires sont davantage travaillés que ses acteurs principaux. On aime en effet voir une Selena Gomez en pleine forme, ou encore un Jude Law en mari trompé et même une Rebecca Hall jouant la femme infidèle. Cette galerie d'acteurs apportent du pep's au récit et tout ceci fait un bien fou !
Pour finir, ce nouveau et peut-être dernier film de Woody Allen (l'affaire Me Too est passée par-là) reste un film dans la mouvance de ses comédies sur l'adultère avec une muse (Elle Fanning dans ce film) jouant ici la ravissante idiote. Mais à force de minauder et cliqueter sans cesse sur son stylo et gribouiller sur son cahier, elle finit par énerver. On préfère ses anciennes muses, certes plus vieilles comme Scarlett Johansson, mais qui s'en sortent un peu mieux que notre charmante Elle Fanning...
En bref, un film qui semble ronronner et doté d'un style qui vieillit avec son réalisateur... Serait-ce le dernier Woody Allen ? A méditer donc...