Jusqu'ici tout va bien

Un grand merci à TF1 Studio pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Jusqu’ici tout va bien » de Mohamed Hamidi.

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« La bonne nouvelle, c’est que la boite ne ferme pas. La mauvaise, c’est qu’on part à La Courneuve »

Fred Bartel est le charismatique patron d’une agence de communication parisienne branchée, Happy Few. Après un contrôle fiscal houleux, il est contraint par l’administration de délocaliser du jour au lendemain son entreprise à La Courneuve. Fred et son équipe y font la rencontre de Samy, un jeune de banlieue qui va vite se proposer pour leur apprendre les règles et usages à adopter dans ce nouvel environnement.

« Des locaux ? On dirait plutôt un centre pour migrants ! »

Jusqu'ici_tout_va_bien_Gilles_Lellouche

Professeur agrégé d’économie-gestion, Mohamed Hamidi se fait connaitre en 2005 grâce à la création du Bondy blog, initiative qui vise à donner la parole à la jeunesse des quartiers alors même que les banlieues sont secouées par une vague d’émeutes. C’est à cette époque qu’il rencontre Jamel Debbouze, autre figure médiatique issus des quartiers, avec qui il se lie d’amitié. De fil en aiguille, Mohamed Hamidi élargira ses activités à l’écriture de sketches jusqu’à devenir directeur artistique du Marrakech du rire, festival dédié à l’humour créé par son ami Debbouze. La collaboration entre les deux hommes prend une nouvelle direction en 2013 à l’occasion des débuts de Mohamed Hamidi à la réalisation. Il dirigera ainsi le comédien dans ses deux premiers films : « Né quelque part » (2013) puis « La vache » (2016), qui connait un succès surprise au box-office.

« Rien que pour ça j’aurais du aller à l’école ! »

Jusqu'ici_tout_va_bien_Camille_Lou

Trois ans plus tard, Mohamed Hamidi nous revient - cette fois sans Jamel - pour son troisième film, « Jusqu’ici tout va bien », dans lequel il confronte le monde « parisien » de l’entreprise et des affaires à celui de la banlieue défavorisée des laissés pour compte. Deux mondes qu’on aurait tendance, à force de préjugés, à croire diamétralement différents et à vouloir absolument opposer. Mais sur la base d’un scénario plutôt malin qui joue beaucoup sur le choc des cultures, le réalisateur s’amuse à retourner les clichés pour nous montrer dans un audacieux (mais délectable) jeu de parallélisme des formes que ce deux mondes ont beaucoup plus en commun qu’on voudrait le croire (même tendance au contournement des lois, système de la débrouille et de la magouille, clientélisme, corruption, rapports de force…). Surtout derrière la farce féroce, il veut croire au potentiel des quartiers, en nous rappelant que nombre de jeunes y sont diplômés, dynamiques, créatifs et tout aussi valables que n’importe quel autre pour peu qu’on leur donne leur chance (excellente scène du recrutement « local » au passage). Mais paradoxalement, c’est aussi là que le film trouve un peu sa limite, abandonnant en cours de route son cynisme amusé pour un discours final à l’angélisme un peu hors sujet. Porté par des comédiens énergiques (Gilles Lellouche, Malik Bentalha, Sabrina Ouazani, Camille Lou), « Jusqu’ici tout va bien » demeure néanmoins une comédie aussi rafraichissante qu’attachante.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription.

Côté bonus, le film est accompagné d’un making of.

Edité par TF1 Studio, « Jusqu’ici tout va bien » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 10 juillet 2019.

Le site Internet de TF1 Studio est ici. Sa page Facebook est ici.