Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Gengis Khan » de Henry Levin.
« Il est probable que tu sois le chef de la plus petite tribu mongole. Mais d’autres viendront bientôt »
XIII siècle en Mongolie. Après l’exécution de son père par un chef de guerre rival, le jeune prince Temüdjin est réduit en esclavage. Il parvient à s’évader, bien décidé à se venger et à unir les tribus mongoles Sous le nom de Genghis Khan, il se lance dans la plus grande série de conquêtes de l’Histoire.
« Les mongols ne peuvent s’unir que dans la mort »
Conquérant légendaire, Genghis Khan (1162-1227) restera célèbre pour avoir unifié les tribus mongoles et pour avoir fondé ce qui deviendra le plus grand (en termes de superficie) empire qui n’ait jamais existé. Un vaste territoire qui au fil des années s’étendra de la Corée à la Pologne en passant par l’Irak, la Chine ou le Pakistan. Réputé pour sa cruauté et pour son caractère destructeur, le personnage de Genghis Khan devait immanquablement susciter tôt ou tard l’attention du cinéma. Hollywood s’y intéresse d’ailleurs dès le milieu des années 50 avec « Le conquérant » de Dick Powell dans lequel la mégastar John Wayne prête ses traits au célèbre empereur. Si le film est un échec commercial cuisant, il restera surtout tristement célèbre pour avoir été tourné dans le désert de l’Utah, là même où l’armée américaine réalisa de nombreux essais nucléaires et où les forts taux de radioactivité furent soupçonnés d’être à l’origine du décès de nombreux collaborateurs du film (John Wayne et Susan Hayward y compris).
« Un mongol ne lâche son sabre que s’il est mort »
Moins de dix ans plus tard, un nouveau projet de film sur Genghis Khan est néanmoins initié par la Columbia et confié à Henry Levin, spécialiste du film d’aventures de série B (« L’armure noire », « La sirène de Baton Rouge ») qui a connu un vrai succès quelques années plus tôt avec son adaptation de Jules Verne, « Voyage au centre de la Terre » (1959). Cela donne lieu à une improbable coproduction américano-anglo-germano-yougoslave (!), porté par un prestigieux casting européen et consacré à l’ascension de Genghis Khan. D’un point de vue scénaristique, le récit rappelle de loin celui de Spartacus, l’esclave qui se révoltera contre sa condition et qui ralliera à lui ses condisciples pour devenir à son tour un chef respecté de tous. Reste qu’en dépit de quelques détails (sa vision plutôt progressiste pour l’époque de la condition de la femme), le scénario prend de grandes libertés avec la réalité historique et plus encore avec la vision du personnage, ici davantage présenté comme un habile tacticien militaire et politique que comme un guerrier sanguinaire et destructeur. Surtout en dépit du faste de certaines reconstitutions (les costumes notamment), on regrettera un peu le manque de souffle lyrique du film, pénalisé par l’absence de véritables enjeux dramatiques autant que par ses scènes de batailles assez peu spectaculaires. On se consolera dès lors avec un gros casting qui vaut à lui seul le détour (Omar Sharif, James Mason, Robert Morley, Françoise Dorléac, Telly Savalas, Eli Wallach…) mais qui, soyons honnête, n’a physiquement rien de mongol. Une vraie curiosité pour le coup.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, en version originale anglaise (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Edité par Rimini Editions, « Genghis Khan » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 2 juillet 2019.
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