Pourquoi voir Rambo: Last Blood ?
Sortie en 1982 aux États Unis, First Blood, rebaptisé Rambo chez nous, est le premier film d'une saga qui en comportait quatre jusqu'à cette année, le personnage sorti tout droit du roman First Blood de l'écrivain canadien David Morrell.
Avec First Blood, William Theodore Kotcheff (Retour vers l'enfer, L'Étranger du froid) montre à l'Amérique ce qu'elle ne veut pas voir, tout le monde le sait les États Unis ont été profondément touchés par la Guerre du Vietnam.
Comme Voyage au Bout de L'Enfer en 1978, Apocalypse Now en 1979 et Full Metal Jacket en 1987, Rambo s'inscrit dans ces films qui contestent ouvertement la Guerre du Vietnam et ses conséquences sur les soldats qui sont avant tout des humains.
Contrairement aux films cités précédemment, Rambo ne prend pas pour décor le Vietnam mais le sol américain, sept ans après la fin de la Guerre du Vietnam, First Blood ose dénoncer les effets post Vietnam qu'ont subi les vétérans de retour chez eux et la mauvaise image qu'avaient les soldats de retour du front.
Le personnage de John Rambo est l'incarnation même des horreurs de la guerre, traumatisé au plus profond de son être, de retour à la vie civile Rambo tente de vivre sa vie sans chercher d'histoires mais c'était sans compter sur son passage dans la ville de Hope et son shérif.
First Blood traite de la difficulté des soldats de la Guerre du Vietnam à reprendre une vie normale et le regard des personnes qui prennent ces soldats pour des assassins sans morales ni remords, il faut savoir que beaucoup de jeunes américains ont été appelés sous les drapeaux pour participer à cette guerre loin de chez eux, comme le dit si bien Rambo : "C'était pas ma guerre ! , C'est vous qui m'avez appelé, pas moi ! J'ai fait ce qu'il fallait pour gagner, mais on a pas voulu nous laisser gagner."
Un soldat sacrifié pour une guerre qui était vouée à l'échec, une vie régie par les codes de l'armée, une vie de souffrance et de sang, un soldat surentraîné qui n'est pas accueilli en héros mais en vagabond par la population locale.
Le film de Ted Kotcheff connait un succès colossal, le personnage de John Rambo devient rapidement une icone aux Etats-Unis et Sylvester Stallone confirme, après Rocky, son statut de superstar du cinéma.
Succès oblige, une suite voit le jour trois ans plus tard, réalisé par George Pan Cosmatos, cette suite intitulée Rambo 2 : La Mission (Rambo: First Blood Part II), voit Rambo revenir au Vietnam pour comme le titre indique, une mission, 1988 voit débarquée un troisième opus, Rambo 3, réalisé par Peter MacDonald, cette fois Rambo dégomme du méchant soviétique en Afghanistan, ces deux suites s'éloignent du premier volet, John Rambo n'est plus le vétéran perdu mais ni plus ni moins qu'une machine à tuer made in 80s.
Pendant vingt ans, le vétéran du Vietnam est resté en dessous des radars mais c'était sans compter sur Sylvester Stallone, l'acteur a terminé la saga Rocky en 2006 avec Rocky Balboa (bon il reprendra son role dans Creed et Creed II), il veut faire la même chose avec la saga Rambo, intitulé John Rambo, ce quatrième volet place son histoire en Birmanie, avec ce nouveau Rambo, Stallone nous plonge dans un festival de violence, une violence qui va au-delà de tout sans aucune concession.
Avec John Rambo, Sylvester Stallone a voulu montrer la guerre, la vraie, en somme il a voulu choquer pour mieux informer sur la réalité de la guerre en Birmanie, guerre qui n’intéresse pas grand monde, réalisation nerveuse, mise en scène efficace et scènes d’action spectaculaires, Sylvester Stallone signe une belle fin au personnage de John Rambo.
Alors que tout le monde pensait que Rambo était tranquille à voyager à travers le globe et bah non, comme le personnage de Rocky qui ne s'est pas achevé avec Rocky Balboa, Rambo rempile pour un cinquième (et normalement dernier vu le titre) volet.
Intitulé Rambo : Last Blood, titre qui fait référence au premier film de la saga, ce cinquième long métrage nous montre un John Rambo usé par le poids des années et ses démons qui hantent son esprit, il essaye tant bien que mal de vivre une vie normal, installé dans son ranch familial situé en Arizona, Rambo vit avec Maria Beltran (Adriana Barraza), une vieille amie, et la petite fille de celle-ci, Gabrielle (Yvette Monreal).
Gabrielle part seule au Mexique pour retrouver son père mais rien ne va se passer comme prévu, John va tout faire pour sauver sa nouvelle famille même à faire resurgir ses vieux démons.
Disons le tout de suite, Rambo: Last Blood ne fait pas dans la dentelle, en ces temps où les films d'action sont en grande majorité tout public et où pas une goutte de sang ne vient effleurer l'écran, Rambo: Last Blood ouvre les vannes pour le plus grand plaisir des fans de Sly et du cinéma d'action.
D'ailleurs les fans de Sly sauront ravis de voir que Sylvester Stallone, malgré ses 73 ans, a toujours la forme, son visage marqué par les années sert son personnages, on voit John Rambo pratiquement au bout du rouleau, il essaye tant bien que mal de servir à quelques chose, lui qui a été former à tuer, il veut plus que tout sauver les gens, probablement pour exorciser ses démons.
Au vu du titre ce Rambo : Last Blood est le dernier de la saga et au vu de ce qu'a dit Stallone c'est bel et bien le cas, rien n'est moins sur, Rocky Balboa devait être la clôture de Rocky et il y a eu deux suites, quoi qu'il en soit une suite serait elle utile ?, pourquoi pas mais peut etre un film plus crépusculaire plus centré sur la psychologie du personnage, chose qu'aborde Last Blood mais juste en surface.