[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #62. Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2019

[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #62. Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2019
Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.
Semaine du 29 Septembre au 5 Octobre
[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #62. Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2019
Dimanche 29 Septembre. Le Prénom d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte sur TF1.
Vincent, va être père pour la première fois. Invité à diner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale. Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naitre, sa réponse plonge la famille dans le chaos.
De la belle comédie à la française c’est rare, et donc forcément précieux. Avec Le Prénom, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte donnent corps à un huis clos désopilant qui prend des faux-airs de thriller avec sa montée en puissance terminant par une véritable explosion. De l’aveu même des réalisateurs/scénaristes, le ton du film est directement inspiré de celui de The Social Network. Dans des genres différents, les deux œuvres partagent le goût du dialogue, ici, il est bouillonnant, ciselé à la perfection, souvent piquant, cynique, voire même teinté de tristesse. Il est au centre du jeu, le point d’appui, l’atout majeur, bref, il est essentiel. Tout cela étant incarné par un casting impeccable qui fait de chaque réplique un véritable match de tennis ou la balle ne touche jamais le sol.
Mais aussi... Arte propose La Passante du Sans-Souci, dernière œuvre avec Romy Schneider. Le film de Jacques Roufffio se construit en alternance entre le passé et le présent, mais se dote, sans le vouloir, d’un effet miroir. Le personnage d’Elsa Wiener résonne en Romy Schneider qui rend la frontière entre fiction et réalité poreuse dans une scène déchirante, frissonnante, éternelle.
Sur une note plus décalée... C8 propose une soirée OSS 117 avec la diffusion des deux volets de ce qui sera prochainement une trilogie. Réalisé par Michel Hazanavicius, ce diptyque parvient à faire un film de divertissement, visant un grand public, tout en imprimant une réelle patte de cinéaste auteur. Un exploit d’autant plus salutaire quand on évoque un film comique. S’acoquinant avec la plume de Jean-François Halin, OSS 117 est une parodie désopilante des récits d’espionnages type James Bond. Avec un Jean Dujardin en vrai-faux Clark Gable, déployant un humour poil à gratter imbibé de colonialisme et patriotisme exacerbé. Un régal.
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Lundi 30 Septembre. Bronco Billy de Clint Eastwood sur Arte.
Bronco Billy McCoy est le directeur d’une petite troupe ambulante qui donne des spectacles de western. Son héroïne, celle sur qui il tire alors qu’elle est attachée à une roue de charriot, lui fait faux bond. C’est alors qu’il rencontre Lily, jeune héritière abandonnée par son récent mari.
7eme film dans sa carrière de réalisateur, Bronco Billy est un exercice peu courant chez Eastwood, la comédie sentimentale. Le cinéaste/acteur s’amuse avec son image en campant un personnage de cowboy qui dirige un petit cirque western composé de marginaux ne parvenant pas à s’adapter à la société moderne. Une obsession Eastwoodienne — qui l’accompagnait encore dans son récent La Mule ; cependant Bronco Billy insère dans son cinéma des facettes nouvelles, la comédie déjà, mais aussi une tendresse, une humanité qui font de l’œuvre un hommage au cinéma de Capra, Ford ou Hawks. Largement méconnu, Bronco Billy mérite d’être vu, car alors qu’il est encore aux prémisses de sa longue carrière de réalisateur, Eastwood dit déjà beaucoup de lui, de son cinéma, de ses obsessions.
Mais aussi... de retour avec Rambo : Last Blood, C8 propose de revenir aux origines avec Rambo de Ted Kotcheff. Si le film est dans sa nature profonde imbibé par une action nerveuse, donnant quelques séquences spectaculaires et purgatives. Rambo cache une œuvre bouleversante sur le parcours d’une victoire qui renvoie à son créateur l’image de cette société américaine fabriquant ses propres monstres drapés dans la certitude de faire cela pour la « bonne cause ».
Autre proposition... on reste dans l’action avec Une Journée en Enfer, troisième volet des aventures de John McClane. Une suite qui marque le retour de John McTiernan, réalisateur de Piége de Crystal, sans égalé le premier volet, ce Die Hard 3 parvient a renouveler sa propre formule. Véritable action movie doublée d’un buddy movie avec l’arrivée de Samuel L.Jackson, le long-métrage trouve une force en puisant dans différents genres, notamment le film à egnimes ou le film de casse, donnant à ce volet un panache jubilatoire.
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Jeudi 3 Octobre. 
Jurassic Park de Steven Spielberg sur TFX.
C’est à partir d’une goutte de sang absorbée par un moustique fossilisé que John Hammond et son équipe ont réussi à faire renaître une dizaine d’espèces de dinosaures. Il s’apprête maintenant avec la complicité du docteur Alan Grant, paléontologue de renom, et de son amie Ellie, à ouvrir le plus grand parc à thème du monde. Mais c’était sans compter la cupidité et la malveillance de l’informaticien Dennis Nedry, et éventuellement des dinosaures, seuls maîtres sur l’île...
1993. Spielberg propose deux œuvres dichotomiques, le bouleversant La Liste de Schindler et l’uppercut aux blockbusters avec Jurassic Park. Une année charnière qui dessine les contours de son génie, la versatilité. Encore et pour toujours, ce film de dinosaures est un petit chef-d’œuvre. Car derrière le défi technologique, Spielberg trouve dans cette histoire tout l’ADN de son cinéma. Parce qu’il a su garder son âme d’enfant, le réalisateur parvient à offrir une vision de rêve, sublimé par la musique de John Williams. Tout cela s’entrechoque avec son sens du cauchemardesque qui vient parasiter l’utopie, se dessine alors un blockbuster divertissant à plus d’un titre, mais surtout, imbibé d’image de pur cinéma qui marque la rétine. Un tour de force qui n’a pas trouvé d’égal depuis.
Mais également... M6 propose Lion de Garth Davis. L’histoire vraie de Saroo abandonné par son frère à l’âge de 5 ans, adopté par un couple australien, qui se lance adulte à la recherche de sa famille biologique. Le réalisateur puise ici un récit dense émotionnellement, il le métamorphose en une immense épopée romanesque qui emporte le spectateur. Irrémédiablement le cœur se serre, bien aidé par la force de son intrigue, certes, mais surtout par son casting, dont Dev Patel d’une belle précision.
Thibaut Ciavarella