Trio de filles
1770, une jeune peintre doit faire le portrait d’une future épouse à son insu. Cette dernière refuse de poser, car une fois son portrait réalisé, il est envoyé chez le futur époux et le mariage devient incontournable ; et accepter de poser, c’est accepter le mariage ; le faire à son insu devient donc une forme de mariage forcé. Céline Sciamma, primé à Cannes pour son scénario, réalise un film sur la condition féminine. Au travers d’un scénario documenté et riche, elle dépeint une époque étouffante et patriarcale : mariage forcé, avortement clandestin, sexualité féminine bridée,… Mais au-delà et comme dans la « Naissance des pieuvres », « Tomboy » ou « Bande de filles » ; elle interroge l’identité sexuelle et l’éclosion du désir. Et cette fois dans un film d’époque, genre permettant un geste artistique plus puissant : lumières magnifiées (à la « Barry Lindon » en intérieur ; à la David Lean en extérieur), des plans picturaux, des dialogues plus fins,… Là où Jane Campion dans sa « Leçon de piano » défend les mêmes idéo, Sciamma peine à mettre du romanesque dans son film excepté dans son final bouleversant. Talentueuse certes, mais ses films ancrés dans son époque sont plus convaincants. Chose inhabituelle chez Sciamma et d’autant plus étonnant dans un film d’une telle sobriété, c’est l’usage d’un symbolisme maladroit à plusieurs reprises : le bébé à côté de la femme qui avorte, le miroir contre le pubis dans lequel se regarde la peintre en plein auto portrait,…. Toute la parabole autour du mythe d’Orphée hante excessivement sa seconde partie au point de la rendre trop prévisible. Aussi Adèle Haenel si juste dans des rôles comiques et/ou des jeunes femmes de son époque n’est pas toujours à son avantage dans un rôle de femme du 18ème . Considéré par les critiques comme un passage dans le cinéma de Sciamma, ce dernier est bien l’objet artistique le plus abouti mais le film le moins captivant.
Sorti en 2019
Ma note: 13/20
1770, une jeune peintre doit faire le portrait d’une future épouse à son insu. Cette dernière refuse de poser, car une fois son portrait réalisé, il est envoyé chez le futur époux et le mariage devient incontournable ; et accepter de poser, c’est accepter le mariage ; le faire à son insu devient donc une forme de mariage forcé. Céline Sciamma, primé à Cannes pour son scénario, réalise un film sur la condition féminine. Au travers d’un scénario documenté et riche, elle dépeint une époque étouffante et patriarcale : mariage forcé, avortement clandestin, sexualité féminine bridée,… Mais au-delà et comme dans la « Naissance des pieuvres », « Tomboy » ou « Bande de filles » ; elle interroge l’identité sexuelle et l’éclosion du désir. Et cette fois dans un film d’époque, genre permettant un geste artistique plus puissant : lumières magnifiées (à la « Barry Lindon » en intérieur ; à la David Lean en extérieur), des plans picturaux, des dialogues plus fins,… Là où Jane Campion dans sa « Leçon de piano » défend les mêmes idéo, Sciamma peine à mettre du romanesque dans son film excepté dans son final bouleversant. Talentueuse certes, mais ses films ancrés dans son époque sont plus convaincants. Chose inhabituelle chez Sciamma et d’autant plus étonnant dans un film d’une telle sobriété, c’est l’usage d’un symbolisme maladroit à plusieurs reprises : le bébé à côté de la femme qui avorte, le miroir contre le pubis dans lequel se regarde la peintre en plein auto portrait,…. Toute la parabole autour du mythe d’Orphée hante excessivement sa seconde partie au point de la rendre trop prévisible. Aussi Adèle Haenel si juste dans des rôles comiques et/ou des jeunes femmes de son époque n’est pas toujours à son avantage dans un rôle de femme du 18ème . Considéré par les critiques comme un passage dans le cinéma de Sciamma, ce dernier est bien l’objet artistique le plus abouti mais le film le moins captivant.
Sorti en 2019
Ma note: 13/20