« Gilda », c’est une énième histoire d’un triangle amoureux, sur fond d’histoire de banditisme ; pour cette dernière raison, on le classe, à tort, dans les films noirs. Mais « Gilda », c’est avant tout LE film de Rita Hayworth, construit autour et pour la somptueuse et pulpeuse rousse. Objet sexuel de ses conjoints qui opérèrent sur elle une transformation esthétique, le mimétisme entre Rita et Gilda est profond. Gilda (ou Rita) possède tous les atours de la femme fatale ; beauté inaccessible, mangeuse d’hommes ; et joue avec cette image alors qu’elle est d’une sensibilité extrême, timide, superstitieuse et en quête de fidélité. Et plus que les couleuvres qu’essaie de nous faire avaler un scénario décousu (écrit au fur et à mesure du film) et brouillon, l’intérêt du film réside uniquement dans la mise en valeur de la sublime Rita Hayworth. Son joli minois, sa toison de lionne, ses longues jambes fuselées, ses talents de danseuse et de chanteuse sur « Put the blame… » auront raison de tout le public masculin, elle accroche tellement la lumière et son regard la caméra. Et les hommes se tromperont sur la nature même de cette fragile Gilda, icône que Rita assumera mal ; elle dira : « Les hommes se mettent au lit avec Gilda et se réveillent avec Rita ! ». Lauren Baccal dans « Port de l’angoisse » ou « Casablanca » avec Ingrid Bergman réussiront beaucoup mieux l’alchimie entre la mise en lumière d’une belle actrice de l’âge d’or d’Hollywood et un scénario au cordeau. Donc à voir uniquement pour la belle prouesse de Rita Hayworth…. Et peut-être aussi pour l’histoire d’une homosexualité à peine voilée entre les deux personnages masculins principaux.
Sorti en 1947
Ma note: 11/20