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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
S'il n'est aujourd'hui qu'un sous-genre trop rarement usé par les cinéastes, gageons qu'à une époque pas si lointaine où il rimait pleinement avec le mot succès, le buddy movie était tellement populaire qu'on le déclinait à toutes les sauces, même les plus improbables : l'association flic/zombie (le délirant Flic ou Zombie de Marc Goldblatt), flic/dinosaure (le navrant T-Rex de Jonathan Betuel avec Whoopy Goldberg) et assez souvent flic/chien, que ce soit avec Chuck Norris (Top Dogs), James Belushi (Chien de Flic et ses mauvaises suites) où même Tom Hanks, dans le polar familial made in Disney Turner & Hooch, dont on a tous bouffé la VHS étant mômes.
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Articulé autour d'une intrigue somme toute simpliste et prétexte (comme toute bonne péloche familiale de la firme aux grandes oreilles, qui atterrirait directement sur Disney + de nos jours), le film de Roger Spottiswoode suit les aléas de Scott Turner, flic lambda et sans histoire mais gentiment excentrique, qui doit résoudre une affaire de meurtre dont le seul témoin est le chien de la victime, Hooch, un dogue de Bordeaux au caractère bien trempé.
Scott n'a alors d'autre choix que de garder le chien et d'en faire son coéquipier de fortune, pour l'aider dans son enquête, et force est d'avouer que leur cohabitation est loin d'être un fleuve tranquille tant le premier n'est absolument pas un amoureux des animaux, et que le second s'amuse passablement à jouer avec les nerfs de son propriétaire intérimaire.Au fil de sa quête de vérité, Scott va remettre en cause ses idées préconcues, faire la connaissance d'une jolie vétérinaire, mais surtout peu à peu s'attacher à Hooch, jusqu'au moment fatidique où toutes les pièces du puzzle commencent à s'aligner...
Cousu de fil blanc et s'additionnant à la longue liste de comédies faciles portées par un Tom Hanks encore loin de son statut de comédien phare du cinéma ricain (Philadelphia n'arrivera que trois ans plus tard), Turner & Hooch a tout de la potentielle séance nostalgico-pénible pour tout réfractaire aux bandes du passé ne valant à peine plus qu'un simple regard à peine intéressé et pourtant, sans qu'on ne l'explique vraiment, sa magie opère sans forcer même après les multiples visions.
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Totalement voué à sa dynamique des contraires (un maniaque de l'ordre et de la propreté qui doit faire cohabiter au quotidien avec un chien bordélique, alcoolique, baveur et volontairement teigneux... mais adorable quand-même), qui n'aura aucun mal à faire craquer tous les amoureux du meilleur ami de l'homme, le film fait mouche par son humour, son comique de situation certes facile mais accrocheur (certains gags sont vraiment réussis), et une sincérité évidente dans ses émotions, notamment dans un final déchirant où l'on a tous versé plus d'une larme - et le mot est faible.
Une vraie bande de son époque, oubliable mais tendre et follement réjouissante, qui vous donne envie de prendre dans vos bras votre fidèle compagnon à quatre pattes, même s'il pue et vous saccage votre petit nid comme Hooch.Car c'est aussi ça le cinéma des 80's, nous ramener aux petits plaisirs simples et évident de la vie, par la force d'une toute petite comédie canine...
Jonathan Chevrier