Avec Chiara Mastroianni, Vincent Lacoste, Camille Cottin
Chronique : Digression fantaisiste sur le couple, l’amour et les choix que la vie nous impose, Chambre 212 renoue avec la fibre chantante et romantique de Christophe Honoré après le plus prosaïque Plaire, Aimer et Courir Vite.
Un marivaudage cérébral et stimulant, profond mais néanmoins pétillant, qui questionne avec légèreté sur le temps qui passe, sur ce qui lie un couple ou le brise. Derrière l’apparente jovialité, on voit poindre le poids des regrets, des angoisses dissimulés, des « et si » désespérés …
Dans cette fable d’une pertinence parfois décourageante sur la notion de désir et de lassitude, le réalisateur a l’excellente idée de faire converser entre eux ses personnages à des âges différents.
D’absurdes quiproquos rivalisent avec le burlesque de la situation dans une mise en scène élégante et inventive. Honoré est inspiré lorsqu’il survole ses décors et fait se répondre ses acteurs entre leur appartement et la chambre d’hôtel (212 donc) en vis-à-vis. Dans un style très littéraire qu’on irait volontiers applaudir sur scène, le réalisateur évite cependant le piège du théâtre filmé en offrant à ses personnages des écarts poétiques d’une douce dinguerie. Une folie légère parfaitement intégrée par Chiara Mastroianni, superbe héroïne désinvolte, séduisante et séductrice, dont le couple reformé à l’écran avec Biolay suscite une tendre émotion et insuffle malgré lui (?) une tonalité particulière.
Et comme les meilleurs films de Honoré sont largement définis par la musique que les parcourt, il est assez peu risqué d’affirmer que Chambre 212 fait partie de ceux-là.
Synopsis : Après 20 ans de mariage, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir.