Après deux jolis succès le réalisateur-scénariste John Hugues s'est imposé comme un spécialiste du teen movie, et pour explorer une nouvelle fois les méandres adolescents le cinéaste retrouve une partie de son casting qui sont connus comme faisant parti du Brat Pack, expression se traduisant par "bande de salles gosses" apparue pour la première fois dans un article de New-York Magazine en 1985 en clin d'oeil au plus célèbre Rat Pack de Frank Sinatra et Dean martin. Outre les acteurs du film ce groupe de jeunes acteurs était par exemple composé de Demi Moore et Rob Lowe... "Breakfast Club" relate la journée de colle que 5 élèves, de groupes sociaux et amicaux différents, doivent subir sous la surveillance de leur directeur...
Ce dernier est joué par Paul Gleason, qui reprendra son rôle comme un hommage dans la parodie "Sex Academy" (2001) de Joel Gallen. L'autre adulte, homme de ménage du lycée, est interprété par John Kapelos qui retrouve donc John Hugues après "Seize Bougies pour Sam" (1984) et "Une Créature de Rêve" (1985), mais surtout il retrouve certains des 5 acteurs du Brat Pack qui incarnent les 5 collés à savoir Anthony Michael Hall (qui jouait dans les deux précédents également) et Molly Ringwald (vue dans "Seize Bougies..."). Les trois autres, Judd Nelson, Emilio Estevez et Ally Sheedy se retrouvaitent après un autre film Brat Pack, "St Elmo's Fire" (1985) de Joel Schumacher... Le film démarre de façon rock'n roll, avec un encart signé David Bowie et une BO qui donne le ton... et surtout qui offre une sensation faussement rock et rebelle ! En effet, ce début s'avère assez mensonger tant le rythme du film n'est pas en adéquation. Les 5 protagonistes sont 5 caricatures sans aucune nuance : le voyou cancre, la gothique rebelle, le sportif beau gosse, la fille de riche qui a tout pour elle et l'intello. Evidemment tous se haïssent ou sont indifférents aux autres jusqu'à ce que le temps fasse son effet et qu'on apprendra que chacun a aussi ses failles et ses secrets. Des clichés à la pelle qui a ses limites, en effet il s'agit tout de même de 5 jeunes blancs et hétérosexuels (et dire que le cliché s'est inversé aujourd'hui !).
Le plus désolant est que la liberté est résumé à un voyou qui semble avoir redoublé 15 fois et qui devient celui qui va "libérer" ses copains en les poussant vers une certaine liberté et la cool attitude en se droguant ou en harcèlant sexuellement sa camarade (chose avérée devant et derrière la caméra ! Judd Nelson se justifiant pour entrer dans son rôle ! Molly Ringwald émettra d'ailleurs des regrets suite au mouvement #MeToo). Les acteurs semblent aussi en roue libre, oscillent entre quelques séquences justes et touchantes puis des passages surjoués et/ou carrément pas naturels. Mais sur le fond on est déçu car le film s'avère loin d'être subversif bien au contraire, avec une bonne dose de démago. Le plus dure c'est que ce film est devenu un film culte, modèle pour des générations alors que l'adolescence a été traité de bien plus belle manière, avant et après ()... En conclusion, un divertissement honnête pour cette pièce de théâtre filmée qui surnage, mais un culte surestimé pour ce film finalement boursoufflé. Note indulgente !
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