Réalisateur : Ken Loach
Acteurs : Kris Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Britannique, Belge, Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés ; ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille…
Critique :
#Sorrywemissed you est un film important. Malgré son âge et sa longue filmo, Loach est toujours aussi en colère dans une société où la temporalité se mélange. Le temps de travail prend le pas sur le temps de repos, quitte à mettre en danger sa santé et sa famille (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/UcatdPSrJO— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 25, 2019
Le cinéma social a, depuis les années 60’s, son porte parole officiel, le réalisateur britannique Ken Loach. Aĝé maintenant de quatre vingt trois ans, il a plus d’une vingtaine de films à son actif (sans compter les documentaires), deux palmes d’or et un nombre incalculable de prix en tout genre. Il filme sans concession, sans artifice et sans misérabilisme la misère dans son pays, les décisions politiques qui touchent finalement toujours la plus basse classe social. Parfois radical, ses films arrivent toujours à nous toucher (comment ne pas l’être face à tant d’injustice ?). Juger à tort de “cinéma ennuyeux comme la pluie”, Loach décide de faire un cinéma ancré dans une réalité qui nous parle, quitte à passer outre une mise en scène soignée. Ce sont les personnages qui importent, leur histoire. Pas d’artifice, pas de superflus. Trois ans après Moi, Daniel Blake, Ken Loach nous revient, avec son acolyte scénariste de toujours Paul Laverty, avec Sorry we missed you, où nous suivons une famille de Newcastle broyée petit à petit par un système en essor grâce aux nouvelles technologies, ce qu’on appelle plus communément : l’ubérisation.
Ken Loach s’intéresse ici à une famille middle-class de Newcastle. La mère, Abby, est aide à domicile, métier difficile où on l’oblige à avoir du recul (comme appeler ses patients “clients”) alors qu’elle est là pour les aider à se lever, manger, faire la toilette, notamment de personnes âgés ou en situation de handicap. Elle ne compte pas ses heures, malgré un emploi du temps très serré (une de ses patientes s’étonnera même de sa plage horaire de travail “ mais où sont passés les journées de huit heures” lui dira-t-elle). Le père, Ricky, vient de trouver un nouvel emploi, avec lequel il espère pouvoir enfin devenir propriétaire d’une maison et rembourser toutes leurs dettes. Il devient livreur de colis “à son compte” (les guillemets ont de l’importance).
Laura Enjolvy