L'idée du film vient de Danièle Thompson qui a débuté comme scénariste avec son père Gérard Oury sur "La Grande Vadrouille" (1966). A l'origine c'est après avoir surpris sa propre fille a flagrant délit de boum improvisée que la scénariste a trouvé l'inspiration. Le personnage de l'adolescente de 13 ans est directement inspiré de sa fille, comme celui de la grand-mère qui est inspiré de sa grand-mère. Alors qu'elle n'est pas encore la réalisatrice de "La Bûche" (1999), Danièle Thompson propose le film au réalisateur Claude Pinoteau qui avait déjà abordé l'adolescence avec le film "La Gifle" (1974)... L'histoire suit donc Vic, 13 ans, qui va vivre ses premières fois tandis que ses parents se séparent...
Le film réunit un joli casting dont la révélation du film qui s'impose presque in extremis tant elle a charmé l'équipe lors de l'audition. Sophie Maupu devient Sophie Marceau sur ce film où elle incarne l'adolescente Vic. Ses parents sont interprétés par les stars Claude Brasseur et Brigitte Fossey, cette dernière a dû discuter avec la jeune Sophie Marceau du vedettariat prématuré elle qui a été jeune actrice de 5 ans dans le chef d'oeuvre "Jeux Interdits" (1952) de René Clément ; pour l'anecdote, rappelons-nous que Claude Brasseur sera également l'amant de Sophie Marceau seulement 6 ans après avoir été son père, ce sera dans "Descente aux Enfers" (1986) de Francis Girod. La grand-mère pétillante de Vic est jouée par Denise Grey, actrice expérimentée qui tourne depuis le court métrage "Mademoiselle Etchiko" (1913) de André Hugon. A leurs côtés plusieurs seconds et troisième rôles dans lesquels on reconnaîtra Richard Borhinger, Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Castaldi, Dominique Lavanant et Robert Dalban... Si le personnage principal est l'ado Vic, le film retrace aussi le quotidien de la famille et reste une évocation de l'amour à travers les différentes générations. Si Vic connaît ses premiers émois, ses parents connaissent leur première crise. Le film est à l'époque un vrai phénomène de société et va devenir culte, mais va aussi devenir la référence du teen movie. Le film est donc construit en suivant le cahier des charges idéal du genre, premier regard, premier amour, premier baiser, première rupture, première boum... etc... De nombreuses scènes s'avèrent une collection de clichés sur les ados et ce qu'on nomme communément "crise d'ado".
Mais si ces scènes sont des passages obligés, le plus problématique réside dans la mièvrerie extrême, pas aidé non plus par des dialogues peu inspirés et plutôt niais dans les parties ados. Le plus suranné, voir le plus ringard, reste la chanson "Reality" chantée par Richard Sanderson et mis en musique par le compositeur Vladimir Cosma. Une chanson qui va devenir n°1 des ventes, qui est surtout omniprésente durant tout le film à en devenir insupportable. Mais le côté kitsh a son charme car la nostalgie reste forte. Les acteurs y croient, et on apprécie surtout la partie "adulte". Le couple Brasseur-Fossey est au diapason, la grand-mère attachante et, surtout, le film offre la naissance de Sophie Marceau. Le film est un succès énorme en étant le n°1 au box-office deveçant même "L'Empire Contre-Attaque" (1980) de Irvin Kershner avec pas moins de 4,4 millions d'entrées. Loin d'être un chef d'oeuvre, cette comédie familiale reste un bon moment sans prétention qui offre quelques sourires nostalgiques.
Note :