The Furies (2019) de Tony D'Aquino

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Voilà un film d'horreur dont on devine le faible budget et le fait qu'il ne devrait pas dépasser la série Z du genre. Production britannique d'un budget de seulement 1,7 millions de dollars réalisée et signée de Tony D'Aquino, sombre inconnu qui a réalisé plusieurs courts métrages entre 1995 et 2004, son dernier job a été de signer un épisode de la série TV "Two Twisted" en 2006... De nombreuses années de silence donc pour revenir avec ce film obscur dont on ne sait finalement pas grand chose... Deux amies étudiantes sont enlevées. L'un d'elle, Kayla, se réveille dans uen boîte perdue dans le bush australien, loin de tout. Très vite elle fait la connaissance d'autres filles dans la même situation, mais aussi de tueurs qui ont tout de psychopathes morbides...

A l'instar du cinéaste, on constate que le casting est composée d'actrices inconnues au bataillon, au mieux certaines nous disent vaguement quelque chose. A y regarder de plus près elles sont toutes comédiennes, surtout dans des séries TV australiennes plus ou moins réputées. Citons pêle-mêle Taylor Ferguson, Airlie Dodds, Danielle Horvat, Ebony Vagulans et Linda Ngo, cette dernière ayant un rôle récurrent dans la série TV "Les Sirènes de Mako" (2016-...)... Dès les premières minutes on sent le peu de subtilité dans l'écriture des deux personnages, l'une est à priori rebelle et forte, l'autre est épileptique et peu sûre d'elle, si opposées donc qu'on s'attend forcément à ce que les faits inversent les évidences. Mais très vite on arrive dans le vif du sujet, où Kayla (Airlei Dodds) se réveille dans une boîte, style cercueil sur lequel est indiqué "Belle 6". Outre le bush australien, sorte de forêt mortifère et angoissante, ce qui interpelle est forcément l'inscription qui va confirmer nos soupçons peu de temps après. Faut bien le dire, sur cette idée de parallèle par rapport au conte et transposée dans un délire gore et sadique l'effet est réussit et devient une promesse qui fait soudain saliver. On prend un méchante claque ensuite avec un premier meurtre particulièrement violent, choquant et terrifiant qui ajoute à notre envie d'aller plus loin. Rarement on aura été aussi loin dans un réalisme trash et éprouvant. Mais ensuite le bush devient secondaire pour revenir à plus "solide", les meurtres deviennent plus classiques, que ce soit dans le mode opératoire ou le gore on est à chaque fois de moins en moins surpris. On nous tient en haleine avec un rebondissement qu'on sentait venir mais qui ajoute un côté voyeur bien vu bien que surréaliste.

Surréaliste voir invraisemblable et qui atteint un sommet de n'importe quoi quand une fille s'éborgne sans sourciller, à tel point que les héros de Stallone ou Schwarzy en deviendrait blêmes ! D'autres maladresses nous poussent à sourire et/ou à s'agacer, comme le périmètre de sécurité bien peu efficace. Le pire étant le final d'une incohérence stupide que ça en est navrant ; en effet comment l'anonymat et cette liberté peut-elle être possible ?!... Des défauts grossiers qui sont d'autant plus désolants que le film n'est pas dénué de qualités. Les tueurs aux origines mystérieuses ont des "gueules" à faire peur, aux costumes qui renvoient forcément à des monstres déjà vus dans de plus grand classique du genre, des décors réussis, une jolie idée de base avec "La Belle et la Bête" et, surtout, des effets spéciaux et maquillages gores et sanglants particulièrement efficaces et réalistes qui n'ont rien à envier aux grosses productions. Attention ! Âmes sensibles s'abstenir !

Note :