Co-production européeenne, franco-hispano-belge-danoise, à ne pas confondre avec "Domino" (2005) de Tony Scott, ce film permet le retour inespéré du maestro Brian De Palma après son hollywoodien (2012). Après de nombreux projets annoncés depuis de nombreuses années le réalisateur de nombreux chefs d'oeuvres comme "Phantom of the Paradise" (1974), "Carrie au Bal du Diable" (1976), "Blow Out" (1981), "Scarface" (1983), "Les Incorruptibles" (1987) ou encore "L'Impasse" (1993), le cinéaste semble s'être rabattu à l'insu de son plein gré sur ce projet qui semble ne pas avoir été une production solide financièrement. Le film non terminé, les producteurs ont montré sans l'accord de De Palma une version non achevée aux organisateurs du Festival de Cannes qui ne l'ont pas retenu. Par là même, alors encore en post-production, De Palma déclare : "Le film est très mal financé. J'ai passé beaucoup de temps à attendreque l'argent pour qu'on puisse continuer à tourner arrive. J'ai passé 100 jours en Europe et on n'a pu tourner que 30 jours. Mais, je ne sais pas comment, on a quand même réussi à faire naître un film de cette situation complètement chaotique et j'espère que vous pourrez le voir bientôt."...
Sans doute se doutait-il pas encore que son film allait connaître une sortie tout aussi chaotique, et principalement en Vidéo à la Demande !... De Palma ne signe pas le scénario ici, qui revient à Petter Skavlan qui a signé les scénarios des films "Kon-Tiki" (2012) de duo Joachim Ronning-Espen Sandberg et "Le 12ème Homme" (2017) de Harald Zwart... Au Danemark, un policier se retrouve responsable suite à l'agression mortelle de son co-équipier lors d'une intervention de routine. Très vite il va s'avérer que l'enquête va amener à poursuivre un terroriste à travers plusieurs pays alors que la CIA semble tirer les ficelles... Au casting on retrouve un duo de flics tout droit sortis de la série TV culte "Game of Thrones" (2011-2019), Nikolaj Coster-Waldau et Carice Van Houten se retrouvent donc dans ce thriller, le premier n'avait pas été vu dans un long métrage depuis "Small Crimes" (2017) de E.L. Katz, tandis qu'ils jouent aux côtés de la star Guy Pearce qui n'est autre que le conjoint de Carice Van Houten depuis 2015, le couple se retrouve à l'affiche d'un même film après l'excellent (2016) de Martin Koolhoven. A leurs côtés on notera le rôle central incarné pat le frenchy Eriq Ebouaney qui avait déjà joué pour De Palma dans "Femme Fatale" (2002) et qui retrouve son partenaire Nikolaj Coster-Waldau après "Kingdom of Heaven" (2005) de Ridley Scott... D'emblée on ne reconnaît pas la patte De Palma dans ce film qui débute assez simplement et qui va dérouler son intrigue aussi logiquement que linéairement. Le scénario est assez basique et jamais De Palma n'y met son talent à tel point qu'on a souvent l'impression d'être dans un téléfilm. La faute d'abord a des personnages stéréotypés allant du flic en faute si ami avec son collègue et sa femme, mais bon on peut lui pardonner, jusqu'à cet agent de la CIA qui évidemment lit nos emails (!) en passant par le supérieur un brin ripoux ; d'ailleurs comme de par hasard, le chef de la police (police judiciaire de base à priori) a le numéro perso d'un chef de cellule de la CIA ?!
Le récit se déroule sur quelques jours, une enquête aussi difficile est donc réglée en quelques jours, outre cette invraisemblance on notera les ellipses ridicules où comment les deux flics font ce qu'ils veulent à travers plusieurs frontières sans soucis. Et si le film est dénué des thématiques habituels de De Palma (pas de pulsions sexuelles, pas de double positif/négatif...) ce qu'on regrette le plus reste la mise en scène de De Palma ici vide d'inspiration ou de créativité. On pourra s'arrêter un instant sur le split-screen terroriste, vite fait, car cette séquence est dénuée d'envie et d'inventivité. Il est certain que le budget au ras des pâquerettes as dû brider voir même frustrer le maestro, il n'en demeure pas moins que le film est tourner sans envie et que rien ne permet d'en faire un film, même pas une curiosité. De loin, il s'agit là du plus mauvais film signé de Brian De Palma... Ô Désespoir... Pourvu que le cinéaste se relève après ces années désertiques...
Note :