Un jour, j'ai découvert sans que l'on ne me prévienne, un immense film d'animation, réalisé par l'un des « papes » de ce secteur, le regretté Isao Takahata. C'est un film qui a traumatisé à peu près toutes les personnes l'ayant découvert. Je parle bien évidemment du dévastateur « Le Tombeau des Lucioles ». Ce jour-la j'ai clairement pleuré toutes les larmes de mon corps, touché en plein cœur par l'histoire, dans laquelle je me projetais allègrement. Depuis, les lucioles me rappelaient ça, cet instant devant mon écran les yeux humides et la gorge nouée, mais ça c'était avant ! Avant de découvrir un film réalisé par Hiroshi Sagawara, hélas qui n'est pas sorti chez nous en France. En japonais cela se nomme « Hotaru No Hoshi » ou encore « Fireflies : River of light » si on apprécie l'anglais, qui doit à peu près dire ceci «Les Lucioles : Une rivière de lumière », un titre hautement métaphorique … Le jour de la rentrée des classes, Miwa Hajime devenu fraîchement professeur est à la fois inquiet, intimidé et exciter à l'idée de faire classe. Hélas au début le tract l'emporte, mais une idée lumineuse va lui rendre la vie facile. Dans le village ou il est en poste, on ne trouve plus des lucioles et cela depuis plusieurs dizaines d'années. Afin donc de mobilisé ses élèves autour d'un projet commun, il se met en tete de les faires revenir. Il donne enfin un sens à son action, mais aussi aux élèves, qui se révèlent peu à peu.
Loin de m'avoir autant dévasté que le film de Isao Takahata, « Hotaru no Hoshi » de Hiroshi Sagawara m'a quand même fait lâcher ma petite larme, touchant en plein cœur l'enfant que j'étais ! C'est un film éminemment sympathique qui se démarque par sa simplicité et la bonté qui se dégage de son intrigue , loin de tout cynisme.
Le scénario est écrit par le réalisateur en personne et par Osamu Soda. Ils tissent ensemble, une intrigue assez claire, qui laisse deviner le dénouement. Toutefois, ici ce n'est pas un handicap, car ce qui compte c'est le chemin que l'on parcoure que ça soit au côté du professeur Miwa Hajime, de Hikari ou encore des enfants. Et le mot clé qu'on pourrait associer à ça, c'est « transmettre» ! Un professeur qui transmet à un élève en difficulté (les parents qui divorcent), en lui donnant de l'amour, de la compassion, de l'écoute et de la confiance, des éléments qu'il transmettra à son tour à ses élèves avec beaucoup de forces et de caractères, avant qu'eux-mêmes, les élèves s'ouvrent aux autres et tissent des liens.C'est simple, touchant et humain ! « Transmettre » au-delà d'être le fil qui relit tous nos personnages, cela permet aussi d'aborde des thèmes riches et variés, comme l'écologie (avec la réintroduction des lucioles dans un milieu de plus en plus urbain et pollué); la relation maître/élève (Mr Takiguchi/Miwa Hajime, Miwa Hajime/Hikari); le deuil (Hikari); ainsi que le rôle de l'école dans l'apprentissage et la construction des enfants.
Quant au réalisateur, le susnommé Hiroshi Sagawara, il est tout à son aise avec cette histoire et tous ces enfants à l'écran ! On ne s'ennuie pas une seule seconde, même si l'aspect « film à l'école » au premier abord peut provoquer du rejet, car l'humour est un peu forcer mais sinon c'est un petit régal. L'histoire se déroule sans problème, le montage est bon (la gestion des flashbacks est impeccable), le rythme aussi et on oscille entre franche rigolades, tensions, émotions et suspense ; le tout dans des décors magnifiques et naturels tel que cette école traditionnelle japonaise. Et le climax final qu'on attend (et que vous attendrez) est un pur moment de poésie et de tendresse, qui vient mettre un point final à ce beau film. Les acteurs/actrices quant à eux sont vraiment pas mauvais ! On a les « guests » tel que Koji Yakusho et Kirin Kiki, qui vampirisent leurs scènes à chaque fois. Ozawa Yukiyoshi qui joue Miwa Hajime est génial dans son rôle, empathique à souhait et extrêmement dévoué ; tout le contraire de l'intransigeant Kitami Toshiyuki dans le rôle du vice-principal. Les enfants font ce qu'ils font de mieux, à savoir être spontanée ! Toutefois la jeune Sugaya Risako qui joue Hikari sort son épingle du jeu, notamment par cette fragilité désarmante qui la caractérise …