Celui qui se fit remarqué pour la première fois avec la suite "Blair Witch 2 : le Livre des Ombres" (2000), signe un film sur l'un des pires tueurs en série américain, à savoir Ted Bundy (tout savoir ICI !). Adapté du livre "The Phantom Prince : My Life with Ted Bundy" (1981) de Elizabeth Kendall, le film siglé Netflix s'intéresse donc surtout à la relation privilégiée de Ted Bundy avec une de ses petites amies, Elizabeth Kloepfer. Le film débute en 1969 alors que Ted Bundy rencontre Elizabeth Kloepfer et entame une relation plus ou moins suivie jusqu'à sa condamnation. Le titre du film fait référence à une phrase prononcée par le juge à la fin du procès. Le rôle du tueur en série, connu comme étant un homme charismatique et séduisant, est incarné par la star Zac Efron, qui en profite pour produire le film via sa société de production Ninjas Runnin Wild...
On n'avait pas revu l'acteur depuis une autre histoire vraie, "The Disaster Artist" (2018) de et avec James Franco. La petite amie Elizabeth Kloepfer est incarnée par Lily Collins vue récemment dans (2019) de Dome Karukoski, une autre conquête du tueur est interprétée par Kaya Scodelario actuellement dans (2019) de Alexandre Aja. A leurs côtés, dans des rôles plus secondaires on a le juge joué par John Malkovitch qu'on avait pas vu depuis "Bird Box" (2018) de Susanne Bier, puis un collègue de Mlle Kloepfer joué par Joey Haley Osment qui vivote depuis qu'il est adulte après avoir été enfant star de "Forrest Gump" (1994) à (2001) de Steven Spielberg en passant par (1999) de M. Night Shyamalan... Le scénario du film s'avère un peu fouilli, mêlant flash-backs, transitions et d'ellipses qui ne semblent pas toujours opportuns. Le film se focalise sur 10 années d'une relation amoureuse qui veut nous être montrée comme exclusive, ultime et véritable mais franchement comment pourrait-on y croire ?! Ted Bundy semble avoir une relation tout aussi valable avec Carole Ann Boone/ Scodelario, à l'exception notable d'une révélation alors qu'ils baisent (désolé c'est le mot adéquate !) au tribunal. De plus, il semble que le relation n'est durée franchement que jusqu'en 74-75. Bref, la relation intime est survolée et reste superficielle dans ce récit qui résume de façon aseptisée un des tueurs les plus atroces que les Etats-Unis ont connu. Même si on peut comprendre le fait de ne rien montrer des horreurs, il est tout de même dommageable de parler d'un tueur en série en se reposant sur sa simple iconographie, appuyée par des images d'archives tirée du procès filmé, le premier du genre en 1979.
D'ailleurs, ce choix narratif pose la question de l'intérêt réel du film ?! En effet, la relation est finalement assez banale (Bundy en a d'autre), les escapades de Bundy sont à peine exploitées et, surtout, le réalisateur est aussi le créateur scénariste d'une série TV documentaire (toujours pour Netflix) "Conversations with a Killer : the Ted Bundy Tapes" (2019) dont la richesse des images d'archives restent sans commune mesure avec cette "fiction". Des séquences entières copient bêtement des archives qui nous sont d'ailleurs montrées pendant le générique de fin. Aussi vain que le concert final de Queen dans "Bohemian Rhapsody" (2018) de Bryan Singer, à quoi ça sert si c'est pour juste copié-collé ?! Autant revoir les vraies images... Par contre, Zac Efron offre une jolie performance, il incarne parfaitement le côté sournois et vil de cet homme beau parleur, tout en sobriété et séduction. Les deux actrices incarnent elles aussi parfaitement ces deux femmes éprises d'un monstres, deux facettes touchantes même si on aura toujours du mal à comprendre... Si on reste circonspect sur la finalité du film, les acteurs donnent vie à une histoire aussi horrible que tragique, surtout, ce film rappelle malheureusement que la réalité dépasse toujours la fiction.