Synopsis :
Après la débâcle de Pearl Harbor qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway.
L'amiral Nimitz, à la tête de la flotte américaine, voit cette bataille comme l'ultime chance de renverser la supériorité japonaise. Une course contre la montre s'engage alors pour Edwin Layton qui doit percer les codes secrets de la flotte japonaise et, grâce aux renseignements, permettre aux pilotes de l'aviation américaine de faire face à la plus grande offensive jamais menée pendant ce conflit
Depuis le succès planétaire , Roland Emmerich n'a jamais réellement conquis le box office avec sa filmographie pourtant très hétéroclite. D'une prise d'otage présidentielle (White House Down) au militantisme LGBT (Stonewall) il n'y a qu'un pas que Roland Emmerich sait franchir sans encombre malgré la faible présence de spectateurs. Une fan base qui se réduit de plus en plus, ne retrouvant pas les grand Roland Emmerich d'entant, celui qui maîtrisait à la perfection le grand spectacle avec des films comme Stargate, la porte des étoiles, Independence Day ou encore Godzilla ! Des craintes qui se sont d'ailleurs confirmées avec Independence Day: Resurgence, la suite ultra décevante du grand film de 1996. Il fallait un film fort pour Roland Emmerich un film qui le relance dans les courses des grands réalisateurs; un film qui lui rappel sa passion pour Un pont trop loin de Richard Attenborough qu'il prépare depuis les années 90... MIDWAY !
Mais l'aventure n'est pas simple, depuis que les succès ne sont plus au rendez vous, convaincre une grande major d'investir un beau pactole devient de plus en plus compliqué. Surtout pour un film déjà refusé en 1999 par Sony et difficile à réaliser depuis que Michael Bay a fait son Pearl Harbor ! Mais Roland Emmerich a plus d'une corde à son arc et en plus d'avoir baissé son salaire le réalisateur allemand s'est lancé dans une longue croisade pour rechercher des financements. La suite vous la connaissez, le film s'offre l'aide de plusieurs producteurs allemands et chinois ainsi qu'un casting exceptionnel. Avec un budget loin du blockbuster moyen Midway a de grandes ambitions.
Roland Emmerich s'offre ainsi son film, celui qu'il voulait depuis des années. Un film qui n'est pas sans rappeler La Bataille de Midway sorti en 1976 mais qui offre un côté historique bien plus présent et assumé. Le fait de ne pas être produit que par une grosse major américaine offre au film un faisceau plus large, un côté historique qui bien que centré sur les américains n'offre pas un extrême patriotisme écœurant comme certains savent le faire mais bien les deux visions de cette grand bataille décisive. A l'instar un peu de Mémoire de nos pères et Lettres D' Iwo Jima de Clint Eastwood. Dans cette reconstitution qui se veut le plus réaliste, tout n'est pas centré sur la bataille de Midway elle même mais sur l'entre Pearl Harbor et Midway. Tout ce qui a poussé à faire de Midway ce qu'elle est, cette victoire décisive dans la seconde guerre mondiale.
Et pour ça, le film raconte comme un cours d'histoire l'enchaînement des actions qui ont poussé à la victoire des américains sur Midway. Si l'affiche laisse entrevoir de grosses explosions, il n'y a pas que ça dans le film et les batailles restes presque minoritaires. Mais Roland Emmerich oblige, vous en prendrez tout de même plein la vue ! Orgie d'effets spéciaux parfois bancals on ressent bien le manque de budget, qui heureusement se font oublier par l'intensité de l'histoire et ses acteurs; Ed Skrein (Deadpool, Alita...), Patrick Wilson (Conuring, Le Fantôme de l'Opéra...), Woody Harrelson (True Detective, Bienvenue à Zombieland...), Luke Evans (Le Hobbit, La Belle et La Bête...), Dennis Quaid (Le Jour D'après, Loin du Paradis...), Aaron Eckhart (The Dark Knight, La chute de la Maison Blanche), Nick Jonas (Jumanji), Tadanobu Asano (Thor Ragnarok, Battleship...), Jun Kunimura (Kill Bill, The Strangers...), et cetera ! Un casting essentiellement masculin qui ne fait que relater les faits historiques en apportant une grande présence à l'écran. Un jeu droit et parfaitement dans le thème... la reconstitution. Ed Skrein lui transcende l'écran et offre une très belle performance. Il faut dire aussi que le récit s'axe pas mal sur lui, Dick Best ce pilote peu connu qui a tout de même fait preuve de grand courage et de grande précision.
Si les acteurs et l'émotions sont bien présents, le rythme lui en prend parfois un sacré coup. Avec sa mise en place assez longue Midway manque parfois de souffle mais arrive à nous transporter avec émotions dans cette bataille parfois longuette mais passionnante ! Passionnant grâce au travail d'orfèvre pour les reconstitutions puisque beaucoup d'armes, d'avions ou de modèles n'existent plus où ont été gravement endommagés. L'équipe a donc du faire des recherches et scanner les restes pour être le plus réaliste possible sur l'époque. Le gouvernement américain lui-même a aidé à la production en donnant notamment l'autorisation de tourner dans des lieux normalement inaccessibles, comme le sous-marin USS Bowfin ou les installations sur Ford Island et Pearl Harbor. Dernier atout dans son cours historique, Roland Emmerich rend hommage au cinéaste John Ford (lequel était présent sur les lieux) dans différents caméos incarnés par Geoffrey Blake. Le cinéaste a obtenu l'Oscar du meilleur film documentaire l'année suivante grâce aux images de la grande bataille volante qu'il a réussi à prendre. Des plans du documentaire qu'on retrouve étonnamment (ou pas) dans le film de Roland Emmerich.
Un retour explosif pour Roland Emmerich qui propose son Pearl Harbor 2.0 et revient à ce qu'il sait faire de mieux. Malgré quelques soucis de rythme et cette orgie d'effets spéciaux parfois génante, l'émotion est au rendez vous sans en oublier le point de vue historique important ! On regrette aussi une bande originale digne de ce nom, puisqu'Harald Kloser son compositeur de toujours s'en sort assez faiblement.
A voir en 4DX pour encore plus de spectacle !