Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « La chevauchée de l’honneur » de Leslie Fenton.
« Chez les Rangers, on pose peu de questions sur le passé de nos hommes. Vous tirez vite et juste, c’est tout ce qui compte »
1878. Jim Dawkins, Reuben Wahoo Jones et Lorn Reming attaquent une diligence. Lorn oblige le bandit Charley Calico à rendre à Rannie Carter de l’argent pour la dédommager. Mais, au cours d’une poursuite, Jim et Wahoo d’un côté et Lorn de l’autre se perdent mutuellement. Pour sauver Lorn qu’ils ont retrouvé, Jim et Wahoo l’arrêtent et sont ainsi enrôlés dans les Texas Rangers. Lorn ne comprend pas l’attitude de ses amis. Il s’évade, les assomme et fuit. Lors d’une patrouille, Jim et Wahoo retrouvent Lorn…
« Tu compliques la tâche de ma compagnie. On devra te tuer ou t’enrôler »
Acteur de second plan, Leslie Fenton entame une première carrière devant les caméras au milieu des années 20 à l’ère du muet qu’il poursuit durant les années 30. Habitué des films de William A. Wellman (on le voit notamment dans « L’ennemi public » et « The man I love »), on le croise également dans des films de Joseph Von Sternberg, Raoul Walsh, John Ford ou Cecil B. DeMille. Mais lassé des rôles mineurs, il s’oriente vers la réalisation à la fin des années 30. Il tournera ainsi une vingtaine de films au cours de la décennie à venir, des séries B essentiellement orientées vers le western (dont l’excellent « Smith le taciturne » en 1948 avec Alan Ladd) et les films d’aventures exotiques (« La dame des tropiques », « Trafic à Saigon »). En 1949, il signe avec « La chevauchée de l’honneur » son avant-dernier film. Pour l’occasion, il s’appuie ici sur un scénario de Charles Marquis Warren, scénariste et futur réalisateur de nombreux westerns (« Charro » notamment Elvis, « Little Big Horn » ou encore « Le sorcier du Rio Grande ») qui recycle l’intrigue de « La légion des damnés », western réalisé en 1936 par King Vindor.
« A mon avis, l’amitié entre hommes vaut n’importe quoi »
On y suit le destin de trois amis inséparables, gangsters à la petite semaine qui ont mis au point un stratagème pour braquer les diligences sans effusion de sang. Le western débute ainsi de façon assez légère avant que le destin ne s’en mêle et ne pousse les trois protagonistes à prendre des routes différentes : l’un restera du mauvais côté de la barrière, s’imposant petit à petit comme le caïd local, tandis que les deux autres, par un concours de circonstance, se retrouveront à intégrer les Texas Rangers. Entre le crime et la loi, il n’y a qu’un pas ténu. Surtout au Texas. Se chargeant d’une véritable gravité à mesure qu’avance le récit, le film sera alors centré sur le dilemme moral du personnage de Jim Dawkins, tiraillé entre son amitié pour Lorn et sa loyauté envers l’institution des Texas Rangers. Leslie Fenton signe là un western beaucoup moins inspiré que « Smith le taciturne » l’année précédente mais, en dépit d’un scénario très classique et sans surprise, parvient tout de même à maintenir notre attention grâce à quelques scènes de poursuites et de fusillades bien senties, ainsi qu’à un casting plutôt plaisant (William Holden, MacDonald Carey et William Bendix notamment). Un western de série B convenu mais pas déplaisant.
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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par Patrick Brion ainsi que du documentaire « William Holden, the Golden Boy » (1989, 58 min.) qui retrace la carrière du comédien à l’appui de nombreux témoignages d’acteurs et réalisateurs qui l’ont côtoyé.
Edité par Sidonis Calysta, « La chevauchée de l’honneur » est disponible en DVD depuis le 9 septembre 2019.
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