Réalisatrice.teur : Jennifer Lee, Chris Buck
Avec les voix de : Kristen Bell, Idina Menzel, Josh Gad, Jonathan Groff, ...Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure
Nationalité : Américain
Durée : 1h44min
Synopsis :
Pourquoi Elsa est-elle née avec des pouvoirs magiques ? La jeune fille rêve de l’apprendre, mais la réponse met son royaume en danger. Avec l’aide d’Anna, Kristoff, Olaf et Sven, Elsa entreprend un voyage aussi périlleux qu’extraordinaire. Dans La Reine des neiges, Elsa craignait que ses pouvoirs ne menacent le monde. Dans La Reine des neiges 2, elle espère qu’ils seront assez puissants pour le sauver…
Critique :
Rythmé par des titres prenants et entraînants, #LaReinedesNeiges2 a perdu un peu de sa magie, mais garde suffisamment de féerie pour nous en mettre plein les yeux. Sans surprise donc mais joliment féerique, grâce à un amour sororale intemporel qui vous emportera (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/x0IK6i5T2P— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 20, 2019
Qui se serait douté du succès planétaire de La reine des neiges, film de princesse Disney sorti en 2013 ? Pas les parents, qui ont emmené leurs enfants en toute innocence et ont dû subir depuis ce jour la chanson “Libérée, délivrée”, hymne d’émancipation et de prise de pouvoir (littéralement). Elsa et Anna ont déboulé dans le marketing déjà chargé de la firme aux grandes oreilles pour devenir les personnages les plus appréciés. Malgré son jeune âge, le film est déjà considéré comme un classique, que l’on doit à Chris Buck et surtout à Jennifer Lee, qui a porté le projet à bras le corps. Elle est d’ailleurs, depuis cette année, la nouvelle directrice artistique de la branche Disney, tandis que Pete Docter (Là-Haut) s’occupe de Pixar. Evidemment, ce succès était un appel à une suite, comme tous les autres. L’époque des suites désacralisées sortant directement en cassette étant révolue (même si nous avions parfois des surprises, comme ce Roi Lion 2), nous devons maintenant subir les suites sans saveur au cinéma, que nous proposent une flopée de scénaristes en manque d’inspiration (Ralph 2.0, Maléfique : Le Pouvoir du Mal récemment). La Reine des Neiges 2 nous emmène de nouveau à Arendell, voir comment la nouvelle reine Elsa et sa sœur Anna s’en sortent depuis les aventures du premier opus. Est-il aussi réussi, aussi prenant ? Allons-nous chanter une des nouvelles chansons à tue-tête ?
Cassons le suspens immédiatement : La Reine des neiges 2 ne réitère pas sa magie. Pourtant, tout n’est pas à jeter, au contraire. Laissant de côté le conte de fée, le film se veut une fantaisie, un voyage dans une forêt enchantée où des esprits mécontents vont malmener nos héroïnes et héros, les faire douter pour les faire grandir. La Reine des neiges se voulait moderne en retournant les codes du film de princesse et ses idées un peu arriéristes. Anna était donc considérée comme inconsciente d’épouser le premier prince venu, deux minutes après l’avoir rencontrer. Et son véritable amour pour la sauver de la glace éternelle n’était pas un homme, mais sa sœur Elsa, qui malgré ses mésaventures n’avait jamais cessé de ressentir un amour inconditionnel, plus fort que n’importe quel autre sentiment. Le film qui nous intéresse ici est plus classique dans ses intentions et cherche n’importe quel prétexte pour que les sœurs, Olaf, Kristoff et Sven repartent à l’aventure.
Qu’arrive-t-il après “tout est bien qui finit bien” ? Elsa s’occupe de son royaume, Anna et Kristoff filent le parfait amour, Olaf grandit mentalement et se réjouit de se poser autant de questions existentielles. Pourtant, Anna et Olaf sentent qu’un énorme changement va se profiler, ce qui leur fait peur. Elsa semble ailleurs, elle entend une voix qui l’appelle et veut comprendre d’où elle vient. Cette voix serait-elle une réponse à une question qui nous brûlait les lèvres : d’où viennent ses pouvoirs (je vous laisse l’occasion de le découvrir). Cette voix chantante et mélodieuse, qui s’inscrit parfaitement dans la nouvelle chanson phare du film “Dans un autre monde” (“Into the unknown”) est le fameux prétexte pour que toute la bande partent de Arendelle, dans des paysages automnaux pour découvrir les origines des pouvoirs de Elsa et peut-être en savoir plus sur leur parents.En plus de la magie, les personnages vont devoir apprendre l'inéluctabilité des choses. Le temps passe, les choses changent, on grandit, vieillit et nos certitudes doivent être fragilisées, pour pouvoir se remettre en question et avancer. Comme le dit Olaf avant de rentrer dans la forêt enchantée, ils ne ressortiront pas les mêmes de cette aventure cette fois. Une bonne idée, car le public-cible a grandi. Après leur avoir montrer un conte de fée moderne, La Reine des neiges 2 leur montre l’importance de se tracer sa propre route pour se trouver, la nécessité de mûrir.
Rythmé par les chansons, La Reine des neiges 2 a enfin compris que celles-ci sont d’une importance capitale dans une comédie musicale. Ici, elles servent à exprimer une émotion trop lourde à porter (The next right things), raconter une histoire (All is found) et il n’y aura pas qu’une seule chanson qui ressortira. On peut regretter la légèreté du métrage, qui suit une ligne très classique en terme de scénario. La surprise ne sera pas présente, mais la féerie par contre, à travers la direction artistique, à travers cet amour sororale intemporel vous emportera.
Laura Enjolvy