Un grand merci à StudioCanal pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La cité de la peur » de Alain Berberian.
« Attention, ça va couper chérie ! »
Odile Deray est l’attachée de presse de « Red is Dead », film d’horreur de série Z, présenté au marché du film du festival de Cannes. Personne ne vient aux projections. « Par chance », un jour, le projectionniste de « Red is Dead » est sauvagement assassiné ce qui assure immédiatement la publicité du film. Odile fait venir à Cannes l’interprète principal, Simon Jérémi, et le fait protéger par un garde du corps, Serge Karamazov. Mais les meurtres des projectionnistes du film s’enchaînent. Le commissaire Bialès est alors chargé de mener l’enquête…
« Prenez un chewing-gum, Émile ! »
Symboles d'une époque révolue, Les Nuls, de par leur humour absurde, irrévérencieux et impertinent, furent au même titre qu’Antoine De Caunes, José Garcia ou Les guignols de l'info, les tenants de ce qu'on appela alors « l'esprit Canal ». Une espèce de liberté de ton inédite jusqu’alors qui contribua à moderniser et à changer la télévision française. Le quatuor, né en 1986, fit ainsi les beaux jours de la chaine cryptée, au gré de leurs émissions successives (« Objectif Nuls », « ABCD Nuls »), et surmontera même le décès brutal et prématuré de Bruno Carette, parti ailleurs en décembre 1989. Mais après six années de bons et loyaux services, Les Nuls avaient envie d'autre chose. Et notamment de cinéma. Ils se lanceront donc dans l'écriture d'un film dont ils confieront la réalisation à leur complice Alain Berberian, collaborateur régulier de la bande qui réalisa pour eux de nombreuses émissions et autres sketches, et qui signera là ses débuts au cinéma (il tournera par la suite quelques comédies populaires comme « Le boulet » et « L'enquête corse »), qui marquera la fin de cette belle aventure collective, avant que chacun ne parte vers des aventures personnelles.
« On peut tromper une fois mille personnes... »
Avec son titre clin d'œil qui renvoie ouvertement à un célèbre film de Jean-Pierre Mocky, « La cité de la peur » est une comédie policière qui prend pour décor le Festival de Cannes. Comme une sorte de whodunit basé sur le principe d'une mise en abyme (ici un film dans le film), le film offre un formidable terrain de jeu au redoutable trio d’humoristes qui fait ainsi montre de tout son savoir faire comique en alternant ainsi les situations burlesques (« barrez-vous cons de mimes ! »), absurdes, les jeux de mots, les dialogues qui claquent (« Quand je suis content je vomis »), les pastiches et autres détournements. Le tout en multipliant les références à des films cultes (« Pretty woman », « Terminator » ou encore « Bodyguard »). Avec cerise sur le gâteau, une virevoltante et mémorable carioca. À l'image des films ZAZ ou des Monty Python, le film déroule sa force comique au rythme endiablé d'un gag toutes les 10 secondes, générique de fin compris. Et se paye le luxe de se moquer avec beaucoup de tendresse du monde du cinéma, du showbiz et de sa futilité. Outre l'apparition de nombreuses vedettes, « La cité de la peur » sait même se faire touchante, au détour d'une apparition du regretté Bruno Carette. Une comédie populaire totalement culte, à l'humour assez inédit dans le paysage cinématographique français. De celles dont on connait toutes les répliques par cœur. Indémodable.
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Le blu-ray : le film est présenté en version restaurée inédite en version originale française (5.1). Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de l’Émission « Nulle Part Ailleurs » spéciale « La Cité de la peur » (33 min.), de Cannes : 25 ans plus tard (4 min.) et d’une Bande-annonce restaurée.
Edité par StudioCanal, « La cité de la peur » est disponible dans une édition collector « 25ème anniversaire », qui comprend notamment le blu-ray et le DVD du film, un jeu de société sur le film (400 cartes) et l’affiche du film spéciale 25 ans.
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