Ces dernières semaines, en plus du ciné, il y avait aussi de belles choses à voir sur le petit écran, tous réseaux confondus. De la fantastique relecture de Dark Crystal à la suite de Succession en passant par 1984 version American Horror Story et la fin de the Affair, on passe tout ça en revue.
Succession – saison 2
Famille, argent, trahison. La première saison de Succession nous faisait faire connaissance avec une famille milliardaire dans laquelle tous les coups bas étaient permis pour récupérer le contrôle de l’entreprise du père. Cette saison commence avec un conseil de famille qui tourne vite aux secrets quand les fils et la filles réclament leur part du gâteau.
Mais hériter de l’empire Roy ne va pas être une simple avec le rachat d’un concurrent qui veut imposer ses conditions quand à la personne qui succédera au patriarche … et quand une affaire de harcèlement va exploser dans l’une des filiales. C’est sûr quelqu’un devra payer les pots cassés. Encore fois formidablement écrite au vitriol, n’hésitant pas à humilier comme jamais certains protagonistes pour montrer la violence psychologique des leaders fortunés, Succession se révèle encore plus dense et intense pour cette nouvelle salve d’épisodes.
Quand aux derniers chapitres, ils font naître une tension familiale au plus haut point. Oui, on déteste les personnages (il n’y en a pas un pour rattraper l’autre) et leur manigances mais c’est justement ça qu’on adore.
Dark Crystal – l’âge de la résistance
Le pari est audacieux. Réaliser une série télé préquelle au film culte à marionnettes de Jim Henson à l’ère du tout numérique. Et le pari est accompli haut la main. Non seulement du côté technique où, en reprenant la technique d’antan Louis Leterrier et l’ensemble des techniciens et marionnettistes arrivent à apporter une touche moderne à la réalisation et à donner une nouvelle ampleur à l’univers de Thra. Oui, c’est de grande qualité, c’est beau et on ne décèle pas une faille technique, les marionnette rendant même encore plus palpables les émotions que si tout était en cgi.
Et du côté de l’histoire, là aussi c’est bien joué. Car à partir d’une éternelle lutte du bien contre le mal, des gentils Gelflings contre immondes Skekès, les auteurs vont bien plus loin. Non seulement ils étendent l’univers avec de nouveaux peuples, espèces, lieux, mais ils vont aussi petit à petit rendre cet univers plus complexe avec des problème sociétaux (entre les clans) et environnementaux intemporels, avec des personnages qui s’enrichissent d’épisode en épisode… Bref, cet Âge de la résistance est une petite perle sur Netflix.
AHS 1984
Après avoir réuni les concepts de plusieurs saisons dans Apocalypse, les créateurs d’American Horror Story décident pour cette 9e saison de s’aventurer dans le slasher 80’s à la Vendredi 13. C’est simple, cette saison intitulée 1984 envoie une bande d’accros à l’aérobic et coupe mulet dans un camp de vacances où ils vont se faire décimer par un « tueur aux grelots ». Puis cela dérive rapidement à une histoire de fantômes et de fils de Satan.
Mais trop peu de temps est dédié à développer des personnages qui nous paraissent vraiment tous tête à claques et détestables au possible. Et comme la série n’a pas grand chose à raconter sur les 80’s ou de message politique, ni de vision du genre, et n’assure même pas les morts originales, on trouve ça vraiment laborieux. Reste le sympathique dernier épisode assez réussi mais ça n’excuse pas l’errance de la série sans Sarah Paulson et Evan Peters.
The Affair – saison 5
Après les tragiques événements de la très réussie quatrième saison, l’ultime segment de the Affair se recentre donc sur Noah et Helen Solloway. Le couple séparé, à l’histoire complexe, occupe ainsi presque toute la saison vers un point de réconciliation inéluctable pendant une saison assez dense. Car à côté de ce couple faire toujours formidablement interprété par Dominic West et Maura Tierney, la série s’attarde aussi sur leur fille ainée et, dans un flash forward, à la fille d’Alison.
De nombreuses pistes sont ainsi lancée cette saison qui navigue entre ce qui a fait le meilleur de la série et le pire. Ainsi l’histoire des deux filles sont des morceaux rajoutés qui peinent à trouver leur raison d’être. Par contre le côté #MeToo autour de Noah et la relation entre Noah et Helen restent des moments forts de la série. Et c’est en s’accrochant à ces scènes que l’on retrouve le meilleur de la série et cette écriture si fine et complexe sur les relations de couple. Bien qu’imparfaite, cette conclusion n’est donc pas déshonorante pour la série et nous invite toujours à réfléchir sur cette relation homme-femme.