A Private War (2018) de Mathew Heineman

Histoire vraie de la reporter de guerre Marie Colvin (Tout savoir ICI !), le film se focalise sur les 10-12 dernières années. Adapté de l'article du Vanity Fair "Marie Colvin's Private War" (2018) de la journaliste Marie Brenner ; notons que cette dernière est également auteure de l'article à l'origine du film "Révélations" (1999) de Michael Mann. Pour réaliser ce film les producteurs ont fait appel à Mathew Heineman, cinéaste documentariste qui signe donc là son premier long métrage de fiction après plusieurs documentaires remarqués : "Escape Fire : the Fight to Rescue American Healscare" (2011) sur le système de santé américain, "Cartel Land" (2015) sur le danger des cartels de part et d'autres de la frontière americano-mexicaine, "City of Ghots" (2017) sur la guerre contre l'Etat Islamiste via une arme nouvelle génération : internet. Les reporters de guerre ont régulièrement inspiré le cinéma, mais rarement en partant d'histoire vraie.

A Private War (2018) de Mathew Heineman

Néanmoins on peut citer "L'Année de tous les Dangers" (1982) de Peter Weir, "La Déchirure" (1984) de Roland Joffé, "Salvador" (1986) de Oliver Stone, "Eyes of War" (2010) de Danis Tanovic et (2015) de Erik Poppe. Pour le scénario, c'est Arash Amel qui s'y attèle, on lui doit entre autres le scénario du film "Grâce de Monaco" (2014) de Olivier Dahan... On suit la reporter de guerre Marie Colvin, déjà une des plus connues dans son domaine. Elle écume les zones de conflits où son côté intrépide et grande gueule devance sa réputation. Le film débute en 2001 alors qu'elle perd un oeil, et se termine en 2012... Pour l'anecdote, on trouve parmi les co-producteurs une certaine Charlize Theron. Le rôle principal est incarné par Rosamund Pike qui participe une nouvelle fois à des expériences guerrières après "Opération Beyrouth" (2018) de Brad Anderson et "Otages à Entebbe" (2018) de José Padhila. Son collègue reporter-photographe Paul Conroy est incarné par Jamie Dornan qui reste dans les mémoires essentiellement pour avoir jouer le belâtre dans la trilogie pour midinette "Cinquante Nuances de Grey" (2015) de Sam Taylor-Johnson, "Cinquante Nuances plus Sombres" (2017) et "Cinquante Nuances plus Claires" (2018) ces deux derniers de James Foley. Deux autres seconds rôles sont tenus par Tom Hollander vu récemment dans "Holy Lands" (2019) de Amanda Sthers, et Stanley Tucci vu sur Netflix avec "The Silence" (2019) de John R. Leonetti. On notera la chanson originale "Requiem for a private war" signée Annie Lennox du groupe mythique des années 80 Eurythmics... On est d'emblée impressionné par la performance de l'actrice, Rosamund Pike est investie, enlaidie et franchement habitée elle offre une performance bluffante. Malgré tout, l'écriture du personnage donne parfois la sensation d'un surjeu, dû à priori à un scénario qui se focalise sur 3 paramètres : les crises post-traumatiques, les disputes avec son patron et les aventures sexuelles. Les crises post-traumatiques prennent une place trop importantes à l'image, du temps de pris pour des scènes redondantes qu n'apportent plus grand chose à la 4ème séquences.

A Private War (2018) de Mathew Heineman

Les disputes avec le patron semblent logiques mais elles arasent le fond à savoir les horreurs de la guerre qui restent tout de même le propos principal du film. D'ailleurs, c'est sur ce paramètre qu'on reste sur notre faim, car si le film rend hommage à Marie Colvin elle nous est montrée avant tout comme une grande héroïne sans que jamais le métier de reporter ne soit remis en question (témoin invisible ?! Voyeur ?! Danger pour eux mais aussi mise en danger des autres ?!... etc...), aucune réflexion réelle sur ce métier particulier. Dommage... Et enfin le film insiste mine de rien sur ses aventures d'un soir sans prendre de risque sur les sentiments de la journaliste dont on apprendra rien de probant (son mari ?!). Ces trois paramètres (crise, dispute, sexe) se suivent de façon peu inspirante et répétitive, usant et abusant d'ellipses pour faire avancer la chronologie pour arriver à cette dernière partie qui est largement la plus réussie, le plus approfondie et la plus terrible. On reste touchée par le sacerdoce d'une grande reporter, évidemment touchée aussi car il s'agit d'une histoire vraie récente et qui nous interpelle à chaque reportage télé. Mais comparé par exemple aux films cités plus haut le drame est plus téléphoné, le scénario mal étoffé. Heureusement, vu le sujet, avec une actrice talentueuse en prime, le film est tout à fait regardable et offre de toute façon assez d'émotion pour nous faire réagir.

Note :

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