Premier long métrage de Michel Denisot, homme médiatique s'il en est, particulièrement connu comme journaliste-animateur-producteur télé mais aussi connu comme dirigeant de club de foot. Un homme multiple qui se lance dans le cinéma après un repas au Festival de Cannes 2015 avec des dirigeants de UGC à la fin duquel Brigitte Maccioni directrice générale adjointe de UGC lui dit : "On s'est bien marrés, mais maintenant il faut en faire un film !"... Le néophyte du 7ème Art, dont la seule expérience est d'avoir joué son propre rôle dans "Incognito" (2009) de Eric Lavaine et "L'Amour dure 3 Ans" (2011) de Frédéric Beigbeder, continue : "Sur le coup, j'ai répondu "oui" mais en pensant que ça ne se ferait jamais, comme 99% des promesses de 2h du matin (rire) et puis pendant l'été ça m'a travaillé... Je savais que je ne voulais pas raconter ma vie, c'est une chose que je ne fais jamais, donc je me suis demandé quelle histoire j'avais envie d'écrire sur les coulisses de la télévision et du show business, un univers que je fréquente depuis cinquante ans. J'ai eu l'idée d'un présentateur du 20h qui commence son ascension grâce à un sale coup, connaît une chute brutale, avant, peut-être, de vivre sa rédemption."
Le cinéaste en herbe co-écrit le scénario avec Karine Angeli à laquelle on doit les scénarios de "Brice de Nice" (2005) de James Huth, "Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau" (2011) de Sylvain Fusée et (2012) de Frédéric Forestier et Thomas Langmann... Ascension chute et rédemption d'une star du Paf, Cédric Saint-Guérande est le présentateur vedette du journal de 20h mais son succès attise les jalousies... Cette star télé est incarnée par Franck Dubosc qui a croisé denisot dans "Incognito" cité plus haut, et retrouve pour l'occasion un autre comique, Jérôme Commandeur après (2014) et "L'Embarras du Choix" (2017) tous deux de Eric Lavaine. A leurs côtés il y a la magnifique Caterina Murino vue dernièrement dans le thriller "Et mon Coeur Transparent" (2018) de Raphaël et David Vidal-Durand, Sylvie Testud vue dans "Convoi exceptionnel" (2019) de Bertrand Blier, Denis Podalydès toujours aussi omniprésent après "La Belle Epoque" (2019) de Nicolas Bedos et (2019) de Roman Polanski, puis, un peu moins connu Laurent Bateau et Maryline Canto qui retrouve Dubosc respectivement après "Tout le Monde Debout" (2018) de et avec Franck Dubosc et "Camping 2" (2010) de Fabien Onteniente. A l'affiche également une collection de grands noms essentiellement du Paf qui apparaissent dans leur propre rôle, souvent en simple caméo avec pêle-mêle Anne-Sophie Lapix, Liloian Thuram, Patrick Poivre d'Arvor, Alain Delon, Joey Starr, Laurent Delahousse, Nikos Aliagas, Michel Drucker, Claire Chazal, Laurence Ferrari, Béatrice Dalle... etc... D'emblée on constate forcément que ce Cédric Saint-Guérande est un salopard, un arriviste aux dents longues prêt à tout pour la gloire, qu'il soit incarné par Franck Dubosc n'est pas anodin, son empathie et sa popularité aide le spectateur à ne pas le repousser et/ou le haïr aussitôt.
Par là même il est entouré d'amis et de proches tous sympathiques, "des gens biens" qui aident aussi à accepter un tel "héros". Car ce CSG s'avère bel et bien aussi corrompu et vicieux que son ennemi et rien dans le film ne va l'"améliorer". C'est sur ce point que Denisot réussit son film, jamais manichéen ni condescendant tout en distillant le cynisme et le sarcasme ambiant des coulisses du Paf. Mais si Dubosc assure le job mais il lui manque le côté Loup sans pitié pour convaincre pleinement. Et surtout l'ensemble reste tout de même un peu timoré, pour un pamphlet ça manque de poil à gratter, on sent que Denisot n'a pas oser aller plus loin que ses anecdotes. Dommage... Pourtant le cinéaste n'est pas dénué d'idées sur le fond (coups bas, ambition sans limite, soif de gloire...) que sur la forme (4ème mur, voix Off) mais malheureusement le scénario reste engoncé dans un canevas trop galvaudé allant de la promotion canapé à la vie nocturne en passant par la drogue, l'ensemble montré de façon beaucoup trop académique. On croit sans peine à ce milieu pourri, le film reste distrayant mais il manque clairement au film la force d'un uppercut.
Note :