Une fable picaresque en diable destinée à un public familial mise en scène par Jean Pierre Jeunet, le programme est alléchant. Comme Gondry, Jeunet nous en met comme à chaque fois plein les mirettes ; les prouesses visuelles habituellement chez lui circonscrites à des espaces confinés prennent une autre ampleur dans les grands espaces nord-américain. Les couleurs sont vives et colorées ; qu’il s’agisse d’une Amérique fantasmée, on s’en fout, on est ébloui par ces tableaux sans cesse répétés et réinventés durant 1h30. Esthétisme qui sied à merveille à la fable autour de l’enfance auquel Jeunet ajoute plein de petites bidouilles magiques. Par contre la seconde partie ne résiste pas à des facilités d’écriture conséquentes et à un traitement caricatural des rapports humains avec des gentils et des méchants. Le discours devient alors trop moralisateur ; les plus jeunes passeront bien heureusement au travers de cette faille. De même que la culpabilité du petit Spivet dans la mort de son frère n’est traitée qu’en surface et finie par devenir un prétexte au road movie. Ces facilités scénaristiques plombent un film qui est néanmoins un chouette divertissement familial de bonne facture. Les enfants sont heureusement bien souvent moins exigeant que les adultes sur la profondeur d’écriture.
Sorti en 2013
Ma note: 12/20