Avec Karin Viard, Leïla Bekhti, Antoine Reinartz
Chronique : Adaptation très fidèle du glaçant prix Goncourt de Leïla Slimani, Chanson Douce inverse sa chronologie pour gagner en efficacité à défaut de pouvoir traduire à l’écran toutes les nuances qu’apportent l’écrit et d’y sonder de manière aussi détaillée la psychologie de ses personnages. Lucie Borleteau privilégie donc le classicisme du thriller, sa tension croissante et angoissante, à travers une mise en scène serrée et un découpage sec. Et elle le fait bien, mettant en place une mécanique sordide implacable, d’où émerge la folie et laisse pressentir l’horreur. L’instabilité mentale de Louise point progressivement alors que des évènements de plus en plus inquiétants se produisent et instaurent un climat hautement anxiogène. Des signaux que les parents ont du mal à interpréter, partagés entre leur nouveau confort de vie et une culpabilité grandissante.
Le malaise gagne, jusqu’à devenir irrespirable, on serre les poings et les dents au fil des scènes comme lorsqu’on tournait les pages, en grande partie grâce à l’interprétation encore une fois majuscule de Karin Viard, à la fois pathétique et terrifiante. Elle incarne magistralement le basculement de la banalité à la folie, auquel assiste impuissant le couple formé par Leïla Bekhti et Antoine Reinartz, tous deux impeccables de naturel.
Sans atteindre la richesse de son modèle, une adaptation solide.
Synopsis : Paul et Myriam ont deux enfants en bas âge. Ils engagent Louise, une nounou expérimentée, pour que Myriam puisse reprendre le travail. Louise se montre dévouée, consciencieuse, volontaire, au point que sa présence occupe une place centrale dans la famille. Mais très vite les réactions de Louise deviennent inquiétantes.