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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#41. La Manière Forte de John Badham (1991)
Si l'on ne répétera jamais assez que ce bon vieux Michael J. Fox nous manque terriblement, gageons que se replonger avec nostalgie dans sa fugace filmographie, à au moins comme satisfaction de (très) souvent tomber sur des péloches hautement recommandables, voire même parfois franchement géniales.
Figurant dans le haut du panier aux côtés de la trilogie Retour vers le Futur, Doc Hollywood, Le Président et Miss Wade et Fantômes contre Fantômes, La Manière Forte est un petit plaisir de B movie volontairement cartoonesque et carburant à l'excès, qui vous met une banane d'enfer à chaque vision.
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Loin de péter dans la soie de l'originalité, assez logique dans un sens ou le limité - mais jouissif - sous-genre du cinoche d'action qu'incarne le buddy movie, avait déjà été usé sous toutes ses coutures avant l'arrivée des 90's, le film du solide faiseur John Badham se démarque pourtant de la majorité autant par la force d'un pitch un poil plus couillu que ses petits camarades, mais surtout par la magie de son énergie comique, convoquant la folie des comédies loufoques des 80's, elles-mêmes héritières des bandes de l'âge d'or Hollywoodien.
Un de ses bandes humoristiques ou le public se doit d'être attentif pour capter la fraîcheur furieuse et rapide de l'humour qui lui est dégainé franco et sans filets dans la caboche, par des comédiens qui n'ont rien en commun (Fox et James Woods, difficile de penser à un duo plus improbable) tirant sensiblement sur la corde au point d'hyper-ventiler face caméra.
On y suit avec délectation une star de cinéma en quête de reconnaissance et d'authenticité dans ses performances, Nick Lang, qui dans un désir sur le papier louable de vouloir se réinventer, prend la décision démesurée et absurde (après avoir aperçu le bonhomme au journal du soir) de suivre le quotidien atypique d'un flic de la rue solitaire et violent, John Moss, dont les plus belles qualités sont d'être grossier, insécurisant et salement sournois - tout en étant bizarrement attachant à la fois, la force de Woods.
Un acteur naïf et égocentrique d'Hollywood associé au flic le plus dur et asocial de New York, peut-on faire plus éléctrisant pour un buddy movie : probablement pas.
Pas de bol, le tandem forcé et mal assorti doit retrouver un tueur en série/tireur fou, qui s'amuse à dézinguer son prochain dans les discothèques...
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Épousant pleinement les clichés faciles du genre (le flic aigri, le sidekick insupportable, le capitaine black, le méchant over-the-top,...) pour mieux les détourner et en croquer une synthèse inventive et franchement décontractée - l'intrigue est prévisible, et c'est tant mieux -, The Hard Way vogue constamment sur le fil tenu de la comédie autoréférentielle à mort, et du polar urbain réaliste et percutant (on est dans un NY plus ghetto que pimpant), sans jamais se gameller une seule seconde, même dans une action solide aux SFX assez homogènes.
Petit monument du cool, la péloche imprime clairement la rétine par le bourdonnement exaltant et de haute volée qui animent ses acteurs, voguant bien au-delà des nimites de leurs capacités (surtout Fox, qui joue avec son image et prend réellement des risques), et s'accordant constamment pour augmenter le degré de tensions les liant, notamment grâce à des dialogues ciselés et irrésistibles.
Bref, un sommet du buddy movie, rien de moins.
Jonathan Chevrier